Des habitants portant des provisions s'éloignent d'un bâtiment qui vient d'être touché par un bombardement russe, et qui a pris feu, dans le quartier Moskovskyi de Kharkiv, en Ukraine, vendredi 25 mars 2022

La paix mondiale impactée par la guerre en Ukraine et la situation économique post-Covid

Le Vif

Le conflit en Ukraine et la situation économique consécutive à la pandémie de Covid-19 ont un impact conséquent sur la paix mondiale, qui atteint son niveau le plus bas depuis 15 ans, pointe la 16e édition de l’Indice mondial de la paix (Global peace index), publié par l’Institute for economics & peace. La Belgique progresse de deux places et se classe 22e de cette liste établie sur base du niveau de paix de 163 pays.

Il ressort de ce rapport que le niveau moyen de la paix mondiale a chuté de 0,3% avec 90 pays affichant une amélioration et 71 une détérioration. La situation dans le monde s’est toutefois dégradée depuis 2008, affichant une baisse moyenne de l’index de 3,2%.

   Selon les résultats, c’est le domaine « conflit en cours » qui est le principal responsable de cette dégradation. En effet, plusieurs indicateurs qui composent ce domaine ont enregistré une importante augmentation. C’est notamment le cas de l’indicateur « décès dus au conflit extérieur », qui a connu le changement le plus important avec une hausse de plus de 4% liée notamment à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces deux pays sont d’ailleurs parmi les cinq nations ayant connu la plus grande détérioration de la paix.

   Les dépenses militaires diminuaient toujours en 2021 mais la guerre en Ukraine et l’augmentation potentielle des dépenses militaires des pays de l’OTAN à 2 % du PIB pourraient avoir des conséquences sur le niveau de paix dans les années à venir.

   Le conflit a également engendré une baisse drastique de l’indicateur « relations avec les pays voisins », qui a atteint son pire score depuis la création de l’Index, notamment pour les pays limitrophes de la Russie.

   La pandémie de Covid-19 et son impact sur l’économie a également eu des conséquences sur la paix mondiale. En effet, de nombreux pays ont connu des flambées de protestations et de violence visant la gestion de la pandémie par les gouvernements. L’indice concernant l’intensité des manifestations violentes s’est dégradé dans 126 pays sur 163.

   Sur les 23 indicateurs du GPI, « intensité des conflits internes », « réfugiés et personnes déplacées », « ampleur de la terreur politique » et « instabilité politique » ont connu la plus forte augmentation. À l’inverse, « impact du terrorisme » et « décès dus au conflit interne » poursuivent leur diminution.

   L’Islande est le pays le plus en paix au monde, un statut qu’elle occupe depuis la création de l’Index, en 2008. Le podium est complété par la Nouvelle-Zélande et l’Irlande. À l’autre extrême, l’Afghanistan, le Yémen et la Syrie occupent respectivement les 163, 162 et 161e places et ferment donc le classement.

   La Belgique gagne deux places et se classe 22e au niveau mondial et 16e au niveau européen, précédée de peu par les Pays-Bas et devant la Bulgarie. La France fait partie des plus mauvais élève européens avec la 33e place sur 36 (Turquie).

   L’impact de la violence sur l’économie mondiale en 2021 était de 16,5 milliards de dollars en termes de parité de pouvoir d’achat (PPP), ce qui équivaut à 10,9% de l’activité économique mondiale. Cela représente une augmentation de 12,4%, soit 1,8 million de dollars, par rapport à l’année précédente, en majeure partie liée à l’augmentation des dépenses militaires.

   Le rapport couvre 99,7% de la population mondiale et utilise 23 indicateurs quantitatifs et qualitatifs, regroupés dans trois domaines : la sécurité sociétale, les conflits nationaux et internationaux et le degré de militarisation.

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