Korian, numéro un européen des maisons de retraite, revendique le « cuisiné sur place »

Numéro un européen des maisons de retraite, le groupe Korian, propriétaire de la résidence pour personnes âgées proche de Toulouse où une probable intoxication alimentaire a tué cinq pensionnaires, se prévaut de « cuisiner sur place » plutôt que d’externaliser la restauration.

Présent dans cinq pays – la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et l’Espagne – il gère un réseau de 803 établissements représentant 78.000 lits, des maisons de retraite médicalisées, de cliniques spécialisées, de résidences services, mais aussi des soins et d’hospitalisation à domicile.

En pleine croissance, Korian s’est engagé dans une course aux acquisitions, afin de conforter ses ambitions à l’international : il a récemment acquis les groupes Seniors, basé en Espagne, Schauinsland en Allemagne et le 18 février, le groupe Omega en France, propriétaire de 12 résidences Ehpad dans l’Hexagone, dont la Chêneraie, où se sont produits les décès.

Ouvert en 2006, cet établissement hébergeait 82 résidents, dont 17 personnes accueillies en unité protégée (maladies d’Alzheimer et apparentées), selon l’ARS. Une probable intoxication alimentaire dimanche soir y a provoqué le décès de cinq résidents, tandis que 15 personnes étaient hospitalisées, sur un total de 22 personnes affectées.

Le parquet de Toulouse a été saisi et des investigations sont en cours pour déterminer l’origine de l’intoxication alimentaire présumée, selon la préfecture.

Se présentant comme un « expert des services de soin et d’accompagnement aux seniors », Korian emploie plus de 50.000 collaborateurs et prend en charge dans ses établissements, 300.000 patients et résidents.

Le groupe met l’accent sur la qualité de la restauration dans ses établissements, en vantant le « cuisiné sur place », dans un secteur souvent pointé du doigt pour sa restauration insipide.

A La Chêneraie, Korian « produit les repas sur place avec ses propres équipes de cuisine », a-t-il précisé dans un communiqué lundi.

« Le dernier contrôle réglementaire d’hygiène périodique, réalisé par un bureau d’étude externe, avait eu lieu le 12 février 2019. Les résultats de ce contrôle étaient conformes », a ajouté le groupe.

Au sein de Korian en général, « tout est préparé chez nous, avec des ingrédients non transformés, achetés à 70% en France (…) nous organisons des concours de chefs et le groupe Gault et Millau a labellisé dix tables », avait déclaré à l’AFP sa directrice générale Sophie Boissard, en septembre.

Celle-ci expliquait ainsi pouvoir « monter en gamme pour le même budget », à la satisfaction des pensionnaires, en centralisant les achats afin de « faire des économies, en supprimant les intermédiaires ».

Afin de faciliter le recrutement de chefs et d’aide-cuisiniers, Korian a annoncé début mars s’allier avec les groupes Accor, Adecco et Sodexo pour lancer un projet de centre de formation des apprentis (CFA) dans le secteur de la cuisine et de la restauration, qui doit ouvrir ses portes dès l’an prochain.

Sur le plan financier, Korian a dégagé l’an dernier un bénéfice net de 123,1 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 3,34 milliards d’euros, selon des comptes publiés le 14 mars.

Le groupe veut « accélérer son développement européen » cette année, avait déclaré Sophie Boissard, mi-mars. Il a l’ambition de gérer « au moins 3.500 lits supplémentaires » fin 2019.

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