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Iran, Sarkozy, Al-Qaeda… ce que révèle Wikileaks

Le site Wikileaks publie 250 000 télégrammes secrets de la diplomatie américaine. On apprend entre autres où en est l’Iran avec le nucléaire, qui finance Al-Qaeda et comment les Etats-Unis récupèrent l’ADN de hauts responsables.

Ces notes « offrent un panorama inédit des négociations d’arrière-salle telles que les pratiquent les ambassades à travers le monde. » C’est en ces termes que le New York Times qualifie les fuites qu’il publie dans ses colonnes et sur son site. En tout, ce sont cinq grands titres de la presse mondiale qui ont commencé à divulguer dimanche une partie des 250.000 télégrammes de la diplomatie américaine que leur a communiqués le site WikiLeaks.

Malgré les mises en garde de l’administration américaine, et de l’Italie, qui a parlé dans la journée d’un « 11 septembre diplomatique », Le Monde en France, le New York Times, le Guardian en Angleterre, El Pais en Espagne et Der Spiegel en Allemagne ont livré des premières révélations, assorties de commentaires embarrassants sur de nombreux dirigeants du monde.

La tournée qu’entame la secrétaire d’Etat Hillary Clinton en Asie centrale et à Bahrein s’annonce du même coup délicate. La Maison blanche a condamné un « acte irréfléchi et dangereux » qui, selon elle, met en danger des vies et risque de porter atteinte à des pays amis.

Wikileaks a déclaré que son site avait subi une attaque informatique. Aucun des câbles diplomatiques ne pouvait y être lu lundi matin, mais certains d’entre eux ont été mis en ligne par les cinq journaux informés.

Les experts sont divisés sur l’impact de ces fuites. La plupart jugent qu’ils ne vont probablement pas bouleverser la donne internationale, mais sans doute modifier certaines pratiques ainsi que la communication des informations.

Les premières révélations

L’Iran
Cité par le New York Times, un message révèle que l’Iran a acquis auprès de la Corée du Nord des missiles de technologie avancée lui permettant d’atteindre l’Europe occidentale.

Dans une communication confidentielle entre Washington et l’ambassade des Etats-Unis à Ryad, on apprend aussi que le roi Abdallah d’Arabie saoudite a plusieurs fois exhorté Washington à lancer des frappes contre le programme nucléaire de l’Iran afin de « couper la tête du serpent ».

On lit également que le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, lors d’une rencontre avec le ministre de la Défense française, Hervé Morin, en février 2010, a dit penser que des frappes militaires à l’encontre de l’Iran ne feraient que retarder d’un à trois ans sa quête de l’arme atomique.

Al-Qaeda
Des messages montrent que des donateurs saoudiens restent les principaux financiers d’organisations radicales comme Al Qaeda.

La Chine Des agents du gouvernement chinois ont mené une opération coordonnée d’attaques informatiques visant les Etats-Unis et leurs alliés.

Données personnelles et ADN Selon le journal français, certaines directives adressées aux ambassades montrent qu’il est demandé aux diplomates américains de se procurer les données personnelles et même l’ADN de divers diplomates et dignitaires étrangers, dirigeants de l’Onu, militants d’ONG, à des fins de renseignement.

Sarkozy, Merkel, Berlusconi
Les câbles évoquent certains dirigeants étrangers en des termes crus ou ironiques et leur divulgation met à mal le principe de confidentialité, vital pour les diplomates en quête d’informations.
La chancelière allemande Angela Merkel est ainsi qualifiée de dirigeante qui évite de prendre des risques et manque souvent d’imagination. Le président français Nicolas Sarkozy est décrit comme une personnalité susceptible et autoritaire et le président du Conseil italien Silvio Berlusconi de dirigeant incapable et inefficace.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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