Le rio Guaire est une petite rivière du Venezuela et le seul cours d'eau à traverser Caracas. Depuis la fin du xixe siècle, il sert d'égout à toute la capitale. Ignacio (casquette rouge), 27 ans, cherche de l'or tous les jours pour subvenir aux besoins de sa famille. Il vit avec son épouse âgée de 21 ans, et leurs trois enfants de 4, 2 et 1 an dans un immeuble gouvernemental. Il a perdu sa jambe dans un accident de moto et ne reçoit aucune aide de l'Etat.

Ils scrutent le fond d’une rivière polluée pour trouver des métaux à revendre pour survivre à Caracas (En images)

Le Vif

Les années fastes sous le mythique Hugo Chavez ne sont plus qu’un lointain souvenir. Dans le Venezuela en crise, des habitants de la capitale Caracas sont forcés de sonder le fond d’une rivière polluée pour tenter de récupérer quelques métaux qu’ils revendront au marché noir. Par Adrien Vautier / Le Pictorium.

Depuis le début de la crise au Venezuela, qui correspond à l’arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro en 2014 et à la chute des recettes pétrolières, le pays a sombré très rapidement alors qu’il était l’un des plus stables d’Amérique du Sud. Avec une monnaie qui ne vaut plus rien, des salaires qui ne sont plus versés, un taux d’inflation qui monte en flèche, une véritable crise humanitaire est en cours dans la république bolivarienne.

Les habitants les plus touchés sont, comme toujours, les plus précarisés. Dans la capitale Caracas, des jeunes prospectent dans le rio Guaire, la seule rivière de la vallée, pour essayer de se faire quelques dollars. En drainant le fond pollué, ils remontent bagues, bracelets en or, boucles d’oreilles… La récolte est vendue illégalement dans des bijouteries ou des étals. Ce business n’est pas sans risques parce que la police fait parfois irruption pour confisquer les objets et se les approprier.

Certains jeunes se retrouvent en prison, victimes d’arrestations arbitraires. Ils doivent également faire très attention à ne pas se blesser car le manque d’hygiène et de médicaments peuvent entraîner l’amputation d’un bras ou d’une jambe. Même si le gouvernement venait à changer, les conditions de vie des populations les plus démunies mettraient des années à s’améliorer.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire