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Ground Zero : New York construit une « minute de silence »

A un mois du dixième anniversaire des attentats du 11 septembre, LEXPRESS.fr a visité le chantier du 9/11 Memorial à New York, construit en hommage aux victimes.

Ce n’est pas encore une répétition générale, mais presque. La reconversion de Ground Zero en un parc vert de 6,5 hectares est dans sa dernière ligne droite avant son inauguration le jour du dixième anniversaire des attaques terroristes du 11 septembre 2001. Cinq semaines avant son ouverture, le site qui abritera le 9/11 Memorial en l’honneur des victimes est encore un vaste chantier encombré de véhicules, de poutrelles métalliques, de câbles et de sacs de béton. Des drapeaux américains flottent ça et là au pied des grues qui virevoltent.

En voyant cette gigantesque ruche débordant d’activités, il est difficile de croire que ce futur jardin public sera prêt le 11 septembre. Mais Michael Arad, l’un des principaux designers du 9/11 Memorial, est formel. Le site sera « absolument » terminé à temps pour accueillir les familles des victimes en cette date anniversaire. C’est dans l’esprit de ce designer qu’a germé, quelques jours après les attaques terroristes, l’idée de placer d’immenses bassins de réflexion à l’emplacement des anciennes tours jumelles. Ce concept de « piscines du souvenir » a finalement remporté un appel à projets devant 5000 autres participants de 63 pays. Se tenant à côté des bassins, casque de chantier sur la tête, Michael Arad explique sa vision: « Ce sont des espaces vides qui ne peuvent pas être remplis. L’eau y coule, mais malgré le passage du temps, les bassins ne se remplissent pas ». Un symbole des vies perdues en ce lieu qui ne seront jamais remplacées.

Les noms des 2983 victimes gravés dans le bronze

Michaël Arad explique que son but était d’arriver à construire un espace public « équivalent à une minute de silence ». « Après le 11 septembre, les New-yorkais se sont retrouvés dans des lieux publics pour se soutenir les uns les autres et se recueillir. J’espère que ce parc pourra faire la même chose, rassembler les individus et les laisser décider ce que cette minute de silence représente pour eux ».

Les noms des 2983 victimes des attaques terroristes du 11 septembre 2011 et du 26 février 1993 contre le WTC ont été gravés dans des plaques de bronze qui forment le contour des larges bassins d’une capacité de près de 2 millions de litres chacun. L’arrangement des noms a été organisé non pas de manière alphabétique mais en tenant compte des liens personnels entre les disparus, qu’il s’agisse des membres d’une même famille à bord des avions de ligne ayant percuté les tours, de collègues d’une même brigade de pompiers ayant péri en mission, où d’amis qui ont rencontré leur fatal destin ce jour-là.

Financé par des fonds publics et privés Le budget de ce parc accueillant le 9/11 Memorial ainsi que le futur musée du 11 septembre est aussi pharaonique que les travaux: 700 millions de dollars au total, financés à la fois par des fonds publics et privés. Cet espace vert ne représente que la moitié de l’ancien site du World Trade Center. Plusieurs autres projets sont en développement, dont trois nouveaux gratte-ciels et la station de transport de l’architecte Santiago Calatrava.

Mais contrairement aux prévisions, le gratte-ciel qui devait symboliser la résilience américaine ne sera lui pas terminé pour les commémorations. Il culminera alors à 80 étages pour n’atteindre son sommet de 104 étages que début 2012, selon Chris Ward, directeur de l’Autorité portuaire de New York et du New Jersey, qui supervise le site.

Après des années de tensions et de disputes autour de sa reconstruction, Ground Zero reviendra à la vie en accueillant ses premiers visiteurs dans un peu plus d’un mois. Un pari qui n’était pas gagné d’avance, explique Chris Ward, du Port Authority of New York et New Jersey. « Nous sommes en mesure d’inaugurer le mémorial le 11 septembre car nous avons arrêté d’essayer de répondre à toutes les questions émotionnelles, politiques, culturelles qui entourent ce projet. En nous concentrant sur la construction, nous donnons l’occasion à tous ceux qui visiteront le site de décider de sa signification ».

De notre correspondante Stéphanie Fontenoy, L’Express.fr

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