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GB : réguler les réseaux sociaux pour contrôler les émeutes ?

Dans le cadre des mesures anti-émeutes, le gouvernement britannique réfléchit à la possibilité d’empêcher l’utilisation des réseaux sociaux et des services de messagerie par ceux qui s’en servent à des fins criminelles ou pour inciter à la violence.

Pendant les quatre nuits d’émeutes qui ont secoué la Grande-Bretagne à partir de samedi soir, la police a surveillé les réseaux sociaux qui servaient souvent de relais aux assaillants. De nombreuses personnes suspectées d’avoir utilisé Facebook, Twitter et la messagerie BlackBerry Messenger (BBM) pour inciter à la violence ont été arrêtées ces derniers jours. La messagerie quasi instantanée et gratuite des téléphones portables BlackBerry est prisée par les fauteurs de troubles car elle est cryptée.

« Tous ceux qui ont assisté à ces actes terribles (les émeutes, ndlr) ont été frappés par le fait qu’ils ont été organisés via les réseaux sociaux », a expliqué le Premier ministre David Cameron aux parlementaires convoqués en session extraordinaire jeudi.

« Les flux gratuits d’informations peuvent être très bénéfiques, mais ils peuvent aussi servir pour commettre des méfaits », a-t-il souligné. « Et quand les gens se servent des réseaux sociaux pour se livrer à des violences, nous devons les arrêter. »

« Nous travaillons avec la police, les services de renseignements et les industriels pour voir s’il serait judicieux d’empêcher les gens de communiquer via ces sites et ces services quand nous savons qu’ils se préparent à commettre des violences, des crimes ou à mettre le désordre », a ajouté le Premier ministre.

Une méthode qui pose question

Selon Damien Van Achter, journaliste spécialisé dans les réseaux sociaux, filtrer ou plus simplement couper certains réseaux sociaux serait un acte sans précédent en Europe.

« Tenter de contrôler les émeutes en régulant les réseaux sociaux pose question », affirmait jeudi Damien Van Achter à l’agence Belga. « Cela me semble non seulement techniquement improbable et coûteux mais aussi légalement limite. N’oublions pas que beaucoup de gens font un usage tout à fait honnête de ces technologies. »

L’exemple du printemps arabe est d’ailleurs parlant, selon Damien Van Achter. « Quand le gouvernement égyptien a voulu couper internet, les révolutionnaires ont très vite trouvé des moyens de contourner l’interdiction », estime-t-il.

Pour ce qui est des messages délictueux diffusés sur les réseaux sociaux, il rappelle que des mesures législatives existent déjà. « L’appel au meurtre ou l’incitation à la violence sont des comportements déjà inclus dans l’arsenal législatif de nos pays », explique-t-il.

Par ailleurs, le spécialiste souligne qu’internet n’est pas le seul moyen de communication utilisé par les fauteurs de troubles. Il pointe une combinaison d’outils qui a accéléré un mouvement social mais qui ne peut expliquer à elle seule de telles émeutes.

Le Vif.be, avec Belga

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