Theresa May officialise le Brexit, le 28 mars 2017 © DR/AFP

GB: les premiers résultats d’élections locales confortent Theresa May

Le Vif

Les premiers résultats des élections locales britanniques penchaient vendredi très nettement en faveur des Conservateurs, une bonne nouvelle pour la Première ministre Theresa May dans la perspective des législatives qu’elle a convoquées pour le 8 juin.

Sur les 26 conseils sur 88 qui avaient déclaré leurs résultats en fin de matinée, les conservateurs avaient le contrôle de 10 conseils, obtenant 636 sièges soit un gain de 179 sièges par rapport aux précédentes élections.

Le Labour contrôlait lui cinq conseils avec 466 sièges, une perte de 137 sièges.

Les conservateurs réalisent pour l’heure « leurs meilleurs résultats dans des élections locales depuis dix ans et peut-être même 25 ans », a souligné sur la BBC John Curtice, professeur de sciences politiques à l’université de Strathclyde.

Le parti de Mme May profite à la fois du recul du Labour mais aussi de l’effondrement du parti europhobe Ukip, « victime de son propre succès » selon le leader de la formation Paul Nuttall. Le parti n’a remporté pour l’heure aucun siège.

« Si le prix à payer de voir le Royaume-Uni quitter l’UE est une avance des conservateurs qui se sont saisis de cette cause patriotique, alors c’est un prix que l’Ukip est prêt à payer », a-t-il dit dans un communiqué.

Quant aux Libéraux-démocrates, qui cherchent à renaître politiquement et s’affirmer en alternative crédible au Labour, ils avaient au même moment 167 sièges, en baisse de 23 sièges.

‘Nuit difficile’ pour le Labour

L’essentiel des résultats du scrutin local de jeudi, destiné à élire près de 5.000 conseillers dans tout le pays, à l’exception notable de la capitale, et les maires de plusieurs métropoles notamment Manchester et Liverpool (nord-ouest), ne seront pas connus avant vendredi après-midi.

John McDonnell, bras droit du chef du Labour Jeremy Corbyn, a reconnu une « nuit difficile » pour son parti, sur la chaîne ITV. Mais selon lui, les résultats ne sont pas « le raz de marée » conservateur prédit par certains et tout reste possible aux législatives anticipées du 8 juin malgré les sondages qui donnent 20 points de moins aux travaillistes sur les Conservateurs.

Le ministre de la Défense Michael Fallon s’est pour sa part félicité de voir son parti prendre des votes à l’ensemble des autres partis.

« Les électeurs (…) ont compris que le pays a besoin d’un gouvernement avec une majorité efficace pour négocier une bonne sortie de l’Union européenne et construire un Royaume-Uni plus fort et plus juste », a-t-il dit sur la BBC.

En Écosse où le décompte n’a commencé que vendredi matin, la principale interrogation est la performance du parti indépendantiste SNP de la Première ministre Nicola Sturgeon, qui veut faire progresser l’idée d’un nouveau référendum d’indépendance.

La nette avance des conservateurs est une bonne nouvelle pour Theresa May avant les législatives, où elle compte conforter sa majorité au parlement de Westminster et ainsi avoir les coudées franches pour négocier le Brexit avec les dirigeants européens.

Mais les relations se sont singulièrement tendues ces derniers jours avec Bruxelles, Mme May accusant « des responsables européens » d’avoir proféré des « menaces » sur les résultats du Brexit afin d' »influer sur le résultat des élections » législatives.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a tenté de calmer le jeu jeudi: « Ces négociations sont assez difficiles comme ça. Si nous commençons à nous disputer avant qu’elles ne débutent, elles deviendront impossibles ».

Mais le ministre britannique David Davis, en charge du Brexit, a dans la foulée accusé la Commission européenne de vouloir « intimider les Britanniques » tandis que le ministre de la Défense Michael Fallon a appelé les dirigeants européens à cesser de faire « fuiter » le contenu de leurs discussions.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a lui souligné que « ce n’est pas l’Union européenne qui quitte le Royaume-Uni, c’est le Royaume-Uni qui quitte l’Union européenne, et cette différence de statut va et doit se faire sentir au cours des années à venir », lors d’un discours en Italie.

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