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Gazprom instaure un système de prépaiement pour le gaz en Ukraine

Le Vif

Gazprom a mis en place un système de prépaiement pour les livraisons de gaz à la société pétrolière et gazière ukrainienne Naftogaz, après l’expiration de l’ultimatum de la Russie, rapporte lundi l’agence russe Itar-Tass, sur base d’un communiqué de l’entreprise.

« La décision fait suite aux non-paiements chroniques de Naftogaz. Le défaut de paiement pour le gaz russe fourni s’élève à 4,458 milliards de dollars, dont 1,451 milliard pour novembre-décembre 2013 et 3,007 milliards de dollars pour la période entre avril et mai 2014 », selon le communiqué.

La Russie ne fournira donc à l’Ukraine que dans le cas où elle réglera les paiements à l’avance, a annoncé le géant gazier Gazprom. L’ultimatum imposé à Kiev pour régler sa dette ayant expiré lundi à 06h00 GMT.

Le groupe gazier russe Gazprom a encore annoncé lundi avoir saisi une cour d’arbitrage internationale concernant cette dette gazière de l’Ukraine, répliquant ainsi à la menace de procédure de Kiev concernant le prix du gaz en vigueur. « Gazprom a saisi la cour d’arbitrage internationale de Stockholm d’une plainte contre Naftogaz Ukraine pour réclamer le paiement d’une dette d’un montant de 4,5 milliards de dollars », soulignent Itar-Tass et l’AFP.

La décision de Gazprom risque de se traduire par des perturbations des livraisons de gaz russe en direction de l’Europe, dont près de la moitié transitent par le territoire ukrainien, comme pendant les précédents conflits gaziers, en 2006 et 2009. Gazprom indique lundi avoir averti la Commission européenne de « possibles perturbations » de son approvisionnement si l’Ukraine, à qui la Russie a décidé de cesser ses fournitures faute de paiement, prélevait du gaz sur les volumes en transit. Le groupe russe rappelle que l’opérateur gazier ukrainien Naftogaz « est obligé de garantir le transit » vers l’Europe en vertu du contrat en vigueur et dans les volumes prévus.

Kiev a refusé la hausse des prix décidée par Moscou après l’arrivée au pouvoir de dirigeants pro-occidentaux fin février, conséquence de la chute du président prorusse Viktor Ianoukovitch : les 1.000 mètres cubes de gaz sont alors passés de 268 à 485 dollars, un prix sans équivalent en Europe. Dans sa « dernière offre », Moscou a proposé 385 dollars.

Une nouvelle séance de négociation dimanche soir à Kiev s’est terminée sur un échec. Cette décision devrait avoir pour l’heure des répercussions limitées pour l’Ukraine, qui a accumulé ces dernières semaines d’importantes réserves dans ses stockages souterrains. La consommation est en outre limitée en cette saison où les chauffages ne sont pas utilisés.

L’administrateur délégué de Gazprom doit faire un rapport lundi au président russe Vladimir Poutine, conclut Itar-Tass. Des décisions devraient suivre.

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