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François Hollande dans la crise après la démission de Cahuzac

Le Vif

Mardi, François Hollande a mis « fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac, à sa demande », ce dernier étant mis en cause dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale. Ce départ déstabilise et entache le gouvernement à un moment critique. Analyse de Christophe Barbier, directeur de la rédaction de l’Express.

Après les couacs et les contradictions, la crise politique. La vraie, la grave: un élément clef du gouvernement est obligé de démissionner à cause d’une affaire. Quelle que soit l’issue judiciaire de l’enquête sur Jérôme Cahuzac, les dégâts politiques sont là.

La République exemplaire ne l’est pas plus avec François Hollande qu’avec Nicolas Sarkozy, et les soupçons font des dégâts dans le camp au pouvoir, par-delà l’alternance. Hier, Christian Blanc pour des cigares payés par la République ou George Tron pour des massages plantaires ; aujourd’hui, le ministre du Budget pour une enquête sur un blanchiment présumé de fraude fiscale.

La lutte pour la baisse des dépenses de l’Etat est mal partie : Cahuzac pilotait la politique du rabot, aujourd’hui il n’y a plus de menuisier. Certes, Bernard Cazeneuve a toute la rigueur qu’il faut pour reprendre les entretiens en cours avec les ministres, mais il lui faudra du temps pour maîtriser les dossiers.

La motion de censure de Jean-François Copé tombe à pic pour l’opposition: aux critiques contre la politique menée pourra s’ajouter demain à l’Assemblée un paragraphe goguenard contre ce remaniement subi. C’est un Jean-Marc Ayrault très affaibli qui répondra demain au chef de l’opposition.

L’exécutif manque une occasion de remanier pour relancer sa politique (en évacuant au passage, discrètement, l’encombrant Cahuzac…) et remanie sous la contrainte, pour stopper un incendie médiatico-judiciaire.

Cette crise s’ajoute à la mise en échec de la politique économique portée par François Hollande. Incarné par le renoncement à la croissance et à la maîtrise des déficits promises pour 2013, puis par le départ forcé de Cahuzac, ce coup d’arrêt, moins d’un an après l’arrivée de la gauche au pouvoir, met fin à un premier cycle du quinquennat Hollande. Il devient urgent pour François Hollande de s’adresser aux Français pour tenter de les convaincre…

Christophe Barbier pour l’Express.fr

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