JO de Paris: un cadre magnifique et des contraintes... © BELGA IMAGE

Réquisitoire contre l’olympisation de la ville de Paris en 2024

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Marc Perelman, professeur à l’université Paris-Nanterre et architecte dénonce dans 2024. Les Jeux olympiques n’ont pas eu lieu toutes les compromissions auxquelles conduit le contrat de la ville hôte conclu entre Paris, le Comité international olympique et le Comité national olympuque et sportif français.

Dans un contexte sanitaire précaire qui interdira la présence du public, les Jeux olympiques de Tokyo seront dénaturés. Faudra-t-il dès lors tabler sur l’édition suivante pour renouer réellement avec l’âme de ce rendez-vous planétaire? Professeur à l’université Paris-Nanterre et architecte, Marc Perelman ne souscrit pas à la « foi irrépressible » en la religion de l’olympisme et dénonce dans 2024. Les Jeux olympiques n’ont pas eu lieu (1) toutes les compromissions auxquelles conduit le contrat de ville hôte conclu entre Paris, le Comité international olympique (CIO) et le Comité national olympique et sportif français (Cnosf). Pour ce faire, il a épluché le contrat, la loi olympique et paralympique et y a découvert quelques dispositions controversées.

Ainsi cette recommandation: « Le candidat Ville de Paris « veillera […] à réduire tout risque potentiel de perception négative des Jeux. Il s’emploiera à ne recueillir que des retours positifs de la part des différentes communautés, et particulièrement pendant la phase de planification et des travaux de construction. » » Quel engagement démocratique: « La parole est donc interdite à toute opposition qui oserait se manifester? » s’interroge l’auteur. Il s’inquiète aussi de l’interdiction, sauf accord écrit du CIO, de toute manifestation pendant les Jeux ou de « la captation des espaces et des édifices publics au profit d’une structure de droit privé« , certains monuments accueillant des épreuves.

Pour Marc Perelman, « le CIO décide de tout ; les autres acceptent ou plutôt adhèrent ». Son réquisitoire est utile mais il perd en pertinence à balayer arbitrairement tout ce qui a trait à l’organisation des JO, notamment l’impact des nouvelles infrastructures sur la mobilité et le logement ou les programmes connexes d’éducation au sport.

(1) 2024. Les Jeux olympiques n’ont pas eu lieu, par Marc Perelman, éd. du Détour, 192 p.

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