Jean-Luc Mélenchon vise le poste de Premier ministre. © Belga

Macron réélu… Avec Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Emmanuel Macron pour 5 ans de plus à l’Elysée. Et après ? Pour appliquer son programme, le chef de l’Etat doit s’appuyer sur une majorité parlementaire. Mission compliquée, pour le président réélu. La France insoumise a déjà annoncé la couleur: Jean-Luc Mélenchon vise le poste de Premier ministre.

Des législatives cruciales

Réélu ! Macron a remporté le deuxième tour de l’élection présidentielle française. Mais depuis la fin du premier tour, les autres partis sont tournés vers les législatives, prévues les 12 et 19 juin.

L’élection des députés pour un mandat de cinq ans se fait au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Les 577 députés ont le dernier mot sur les sénateurs dans l’approbation des lois en cas de désaccord.

En quête d’une majorité incertaine

Un enjeu crucial : Emmanuel Macron ne semble pas en bonne position pour remporter une majorité parlementaire et pouvoir mener leur politique en toute quiétude. Le président a fait irruption il y a 5 ans dans l’arène politique et son parti, même s’il a conquis la majorité à l’Assemblée nationale en 2017, n’est pas bien implanté sur tout le territoire.

La « cohabitation » : trois précédents

De nombreux élus socialistes ont appelé à une « union des forces de gauche » aux législatives. Mais derrière qui? Les membres de la gauche radicale ne sont prêts qu’à se regrouper derrière le programme de leur candidat Jean-Luc Mélenchon. Le numéro deux de la France Insoumise Adrien Quatennens indique vouloir « imposer une cohabitation ». Qu’est-ce que ça veut dire ?

La « cohabitation » désigne une situation dans laquelle le Président de la République et la majorité des députés sont de tendances politiques opposées. « Le Président a vocation à nommer à la tête du Gouvernement une personnalité qui puisse avoir l’appui de la majorité à l’Assemblée nationale », précise le Conseil constitutionnel. Concrètement, cela signifie que les chefs de l’Etat et du gouvernement doivent « coexister », « cohabiter ».

Sous la Cinquième République, trois cohabitations ont déjà eu lieu : en 1986-1988, avec le président François Mitterrand et Jacques Chirac, en 1993 à nouveau avec François Mitterrand, et Édouard Balladur et en 1997-2002, avec le président Jacques Chirac et Lionel Jospin.

Toute la gauche derrière Mélenchon?

Un objectif confirmé ce mardi par Jean-Luc Mélenchon, qui a annoncé qu’il briguerait le poste de Premier ministre quel que soit le président élu. « Je demande aux Français de m’élire Premier ministre » en votant pour une « majorité d’Insoumis » et de « membres de l’Union populaire » aux élections législatives. « Je serai le Premier ministre, pas par la faveur de M. Macron ou de Mme Le Pen, mais par les Français qui m’ont élu« , a-t-il dit sur la chaîne BFMTV, lors de sa première prise de parole depuis le premier tour.

Jean-Luc Mélenchon tend la main à gauche, alors que les négociations avec les écologistes d’EELV et le Parti communiste français ont commencé : « J’appelle tous ceux qui veulent rejoindre l’Union populaire à se joindre à nous pour cette belle bataille ». Une cohabitation, « si ça ne convient pas au président, il peut s’en aller, moi je ne m’en irai pas », a-t-il prévenu. Macron ou Le Pen ? Mélenchon dit ne pas avoir de préférence entre être chef de gouvernement de l’un ou de l’autre, même s’il souligne que « les deux ne sont pas de même nature ».

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