Le secrétaire d'État espagnol Luis Marco Aguiriano, la secrétaire d'État portugaise aux Affaires européennes, Ana Paula Zacarias, la ministre française de l'Outre-mer, Annick Girardin, et la jeune ministre française des Affaires européennes, Amélie de Montchalin, posent pour une photo avant une réunion sur la politique régionale et les régions ultrapériphériques le 19 novembre 2019 à Bruxelles

Les Européens en ordre dispersé sur la réforme de l’élargissement

Le Vif

La France a défendu mardi devant des partenaires européens partagés sa proposition de réforme de l’élargissement de l’UE, après avoir été critiquée pour son refus d’ouvrir les négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie.

La secrétaire d’Etat française aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin, a indiqué que la « nouvelle proposition de méthodologie » portée par Paris et « mise aujourd’hui sur la table » avait été remise à la Commission européenne, dans l’attente d’une réponse de sa part d’ici janvier 2020. « La perspective européenne des Balkans occidentaux n’est pas remise en question, elle est souhaitée », a assuré la responsable française, à l’issue d’une réunion des ministres de l’UE à Bruxelles.

Son homologue finlandaise, Tytti Tuppurainen, dont le pays assure actuellement la présidence de l’UE et qui par conséquent dirige les discussions, a toutefois affirmé que l’initiative française n’avait pas été « discutée de façon précise ».

« Bien sûr nous avons entendu la proposition française (…) Des pays l’ont saluée, d’autres avaient des inquiétudes », a-t-elle dit à la presse après la réunion.

Mme Tuppurainen a aussi souligné qu’il « fallait attendre » que « la nouvelle Commission européenne commence son mandat ». La Commission présidée par l’Allemande Ursula von der Leyen devrait entrer en fonction le 1er décembre.

Parallèlement à l’initiative française, six pays (Autriche, Slovénie, Slovaquie, République tchèque, Pologne et Italie) se sont dits « prêts à s’engager de façon constructive pour améliorer ce processus » d’élargissement de l’UE, sans plus de détails.

Dans une lettre, ils ont « appelé la Commission européenne à élaborer d’ici janvier 2020 des propositions concrètes » à ce propos.

Amélie de Montchalin a reconnu qu’il y avait « plusieurs propositions » mais s’est félicitée d’une « unanimité » sur la demande faite à « la Commission de travailler pour janvier 2020 à des propositions pour améliorer le processus ».

« L’autre message commun est que nous demandons aux États de la région de continuer les reformes », a-t-elle dit.

Un diplomate européen a toutefois souligné qu' »une écrasante majorité des Etats membres reste favorable à l’ouverture rapide de négociations d’adhésion à l’UE avec l’Albanie et la Macédoine du Nord ».

Il a estimé que « la discussion sur la réforme de la procédure d’adhésion ne devrait pas être utilisée pour reporter des décisions ou faire de l’obstruction ». « L’isolement de la France, en particulier en ce qui concerne la Macédoine du Nord, reste évident », a-t-il dit.

La France conditionne son accord à l’ouverture des négociations d’adhésion à la réforme préalable du processus et exige des candidats le plein respect de l’Etat de droit et des droits fondamentaux.

« Si on fait cette réforme dans les prochains mois, je suis prêt à ouvrir les négociations », a déclaré Emmanuel Macron, interrogé sur la Macédoine du Nord et l’Albanie dans une récente interview à The Economist.

L’UE et les six pays candidats des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro, Macédoine du Nord et Serbie), prévoient de se retrouver lors d’un grand sommet à Zagreb les 6 et 7 mai 2020.

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