François Fornieri et Stéphane Moreau. © DR

François Fornieri à La Provence

Ce lundi 12 novembre, le conseil d’administration du groupe de presse La Provence doit adouber Français Fornieri (Mithra) en remplacement de Marc Beyens. Grandes manoeuvres en vue dans les investissements de Nethys/Publifin dans le sud de la France.

Le Vif/L’Express du 25 octobre dernier annonçait la démission prochaine de Marc Beyens du conseil d’administration du groupe de presse La Provence (Marseille), dont Nethys est actionnaire minoritaire (11%), et son remplacement par un autre Liégeois, François Fornieri, Ceo de la société pharmaceutique Mithra cotée en Bourse. Le conseil d’administration du journal de Bernard Tapie avait été subitement annulé.

Marc Beyens est le complice des bons et mauvais jours de Stéphane Moreau, notamment à Ogeo Fund. Il avait dû quitter le fonds de pension liégeois sous le coup d’une enquête judiciaire, après que la FSMA, le gardien des marchés financiers, lui eut retiré le label « fit and proper ». A La Provence, Marc Beyens passait pour défendre les intérêts patrimoniaux de L’Avenir Développement (Nethys). Il s’était notamment opposé au deal de cet été, entre Bernard Tapie, Stéphane Moreau, François Fornieri et Lucien D’Onofrio, qui permet à Bernard Tapie, noyé dans les problèmes financiers, de « prendre en main » le million et demi d’euros déposé par Nethys sur le compte courant de La Provence.

Prévu le 30 octobre à Paris, le conseil d’administration de La Provence a été reporté à la demande de Stéphane Moreau et François Fornieri. Selon nos informations, il a été fixé ce lundi 12 novembre pour acter la démission de Marc Beyens et mettre en selle François Fornieri, qui ne cache pas sa proximité avec Bernard Tapie, illustrée con amore dans le Trends/Tendance du 4 octobre dernier.

En dépit de ce qu’en dit Bernard Tapie pour obtenir un sursis dans le paiement de sa dette colossale auprès de l’État français (plus de 450 millions d’euros), le groupe de presse provençal ne se porte pas bien sur le plan commercial. De plus, il est touché par une affaire de grand banditisme qui éclabousse indirectement le nouveau patron de Corse-Matin auquel Bernard Tapie a vendu 35 % des parts de cette filiale de La Provence. La justice française cherche, en effet, à savoir pourquoi le copropriétaire de Corse-Matin, un jeune promoteur immobilier de l’Ile de Beauté, loue à Ajaccio, pour un loyer dérisoire, un luxueux appartement de 180 mètres carrés à un voyou corse sans revenus, soupçonné de faire partie de la bande dite du Petit Bar. Elle soupçonne aussi des membres d’un clan rival d’avoir voulu l’assassiner : des arrestations ont eu lieu, le 25 octobre dernier. Selon la presse française (Le Parisien, France 3, Le Monde), la direction de Corse-Matin aurait exercé des pressions pour que le Petit Bar ne soit pas cité dans les pages du quotidien. Voilà pour l’environnement dans lequel Stéphane Moreau entraîne la Province de Liège (PS-MR) et les communes associées de Publifin…

Dès lors, il n’est pas étonnant que le conseil d’administration de Nethys ait pris, tout récemment, la décision de vendre les actifs étrangers de Nethys, conformément aux recommandations de la commission d’enquête parlementaire wallonne. Vendre, oui, mais à qui ? Avec quel bénéfice et pour qui ? Le comité de direction de Nethys jouit toujours d’une large délégation de pouvoirs qui laisse à Stéphane Moreau les mains libres. Les manoeuvres de l’été avec François Fornieri, Bernard Tapie et Lucien D’Onofrio avaient aussi pour horizon le rachat du groupe de presse Nice-Matin dont Nethys détient 34 % du capital. Un certain consortium aurait les faveurs du quatuor. D’où la présence de François Fornieri au conseil d’administration de La Provence : une vente groupée des deux groupes de presse méditerranéens a toujours été l’objectif du stratège de la rue Louvrex.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire