A photograph shows bunches of flowers displayed outside the building in Paris on October 17, 2022, where lived a 12-year-old schoolgirl, named Lola, three days after her body was discovered in a trunk in the 19th district. - A woman and a man are presented to an examining magistrate on October 17, 2022 in Paris with a view to an indictment for murder and rape with acts of torture and barbarism. (Photo by Geoffroy Van der Hasselt / AFP)

Adolescente retrouvée morte dans une malle à Paris: une femme inculpée et écrouée

Une femme de 24 ans, principale suspecte du meurtre d’une adolescente retrouvée dans une malle à Paris, a été inculpée pour « meurtre » et « viol commis avec actes de torture et de barbarie », puis écrouée, selon une source judiciaire.

La suspecte avait été interpellée à l’aube samedi en région parisienne, au lendemain de la découverte du corps de l’adolescente de 12 ans, Lola.

Cette femme, qui souffrirait de troubles psychiques, avait été aperçue sur les images des caméras de surveillance de l’immeuble où résidait la collégienne. D’origine algérienne, elle était connue des services de police comme victime en 2018 de violences conjugales, a-t-on appris lundi de source proche de l’enquête.

Elle était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour d’étudiant, a-t-on ajouté de même source. En 2018, elle avait été victime de violences conjugales et c’est ainsi qu’elle s’était fait connaître des services de police.

Le 21 août dernier, elle avait été interpellée dans un aéroport français pour défaut de titre de séjour. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui avait alors été délivrée automatiquement.

Un témoin a également signalé la présence de cette femme, qui aurait sollicité vendredi son aide contre rémunération pour déplacer une malle volumineuse.

Les parents de Lola, inquiets de ne pas la voir rentrer du collège vendredi après-midi, avaient alerté la police de la disparition de leur fille, ainsi que de la présence de cette jeune femme inconnue dans la résidence, située dans le nord-est de Paris.

C’est finalement un sans-abri de 42 ans qui a découvert une boîte en plastique opaque renfermant le corps de l’adolescente, dans la cour intérieure de l’immeuble où réside la famille de Lola. Le corps de la collégienne était dissimulé par des tissus, selon des sources proches du dossier. Deux valises cabine étaient posées à côté de la malle.

L’autopsie pratiquée samedi a déterminé que Lola était morte d’une « défaillance cardio-respiratoire avec manifestation asphyxique et signe de compression cervicale », selon un communiqué lundi de la procureure de Paris, Laure Beccuau.

Déclarations « fluctuantes »

L’examen a révélé de « multiples autres lésions » mais pas « de lésion traumatique de la sphère sexuelle ».

Devant les enquêteurs, la mise en cause a « fluctué (…), oscillant entre reconnaissance et contestation des faits », d’après le communiqué.

Selon ses déclarations rapportées par Mme Beccuau, la suspecte aurait déclaré avoir « entraîné la victime jusqu’à l’appartement de sa sœur, vivant dans le même immeuble que l’enfant, elle lui aurait imposé de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d’autres violences ayant entraîné la mort et elle aurait dissimulé le corps dans la caisse. »

« Un zéro et un 1 étaient inscrits en rouge sous chaque pied de la victime », selon la procureure de Paris.

Outre la principale suspecte, un homme âgé de 43 ans a également été inculpé lundi pour « recel de cadavre », selon la source judiciaire.

Suspecté d’avoir hébergé et véhiculé la suspecte et d’avoir aidé à transporter le corps, il a été placé sous contrôle judiciaire, « la détention provisoire n’étant pas possible du fait de la peine encourue », selon cette source. Quatre autres personnes placées en garde à vue par la Brigade criminelle ont été libérées sans poursuite à ce stade.

Durant le week-end, de nombreux habitants ont témoigné de leur tristesse et de leur effroi en déposant des fleurs sur la grille de la résidence de la famille de la victime et un muret conduisant au bâtiment.

Des cellules de soutien psychologique ont été mises en place pour les élèves et les personnels du collège où était scolarisée Lola et des écoles du secteur.

La maire de Paris Anne Hidalgo et le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye se sont rendus dans l’établissement lundi. 

Contenu partenaire