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France: l’échec des « gilets jaunes » dans les urnes

Les « gilets jaunes » français ont mobilisé dans la rue, mais pas dans les urnes. Les deux listes issues du mouvement de contestation sociale, qui a provoqué la plus grande crise du quinquennat du président Emmanuel Macron, ont recueilli à peine 1% des suffrages aux élections européennes dimanche, selon les premières estimations.

La liste « Alliance jaune », menée par le chanteur Francis Lalanne, a obtenu environ 0,5% des voix, et la liste « Evolution citoyenne » moins de 0,5%, loin du seuil des 5% nécessaires pour envoyer des élus au Parlement européen. « C’est décevant, je visais plutôt entre 1 et 2% », a regretté Frédéric Mestdjian, cinquième sur la liste « Alliance jaune ». « On nous vole le scrutin », a accusé Christophe Chalençon, tête de liste d' »Evolution citoyenne ». Il a déclaré à l’AFP qu’il allait déposer des recours pour « faire invalider les élections » du fait du rejet dans des bureaux de vote des bulletins de sa liste, imprimés sur du papier non conforme. Tous deux regrettent que le « vote sanction » contre le président Emmanuel Macron se soit « cristallisé » autour du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen. A part ces deux listes, des « gilets jaunes » étaient intégrés sur les listes des partis souverainistes Debout la France (qui a obtenu environ 3,6% des voix), Les Patriotes (entre 0,5 et 0,7%) ou l’Union populaire républicaine (UPR, environ 1%), et également sur celle du Parti communiste français (PCF, entre 2,3 et 2,7%). Né d’une protestation contre le prix des carburants qui s’est étendue à des revendications sur le pouvoir d’achat, la justice fiscale et la participation politique, le mouvement des « gilets jaunes » a mené de nombreux samedis de manifestations, rassemblant jusqu’à 282.000 personnes lors de son premier jour de mobilisation le 17 novembre, selon le ministère de l’Intérieur. En Belgique, en marge des élections fédérales, régionales et européennes organisées dimanche, la police de Bruxelles a interpellé quelque 350 « gilets jaunes ». Il s’agit principalement d’arrestations administratives, effectuées tant à la Gare du Nord que dans le centre-ville.

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