« Faites le béhourd, pas la guerre » : plongée au coeur de ce sport « full contact » (En images)
Se taper dessus à coups de gourdin en armure médiévale ? C’est possible ! Le béhourd est un sport full contact avec ses adeptes, ses tournois et même son championnat du monde. Nous sommes partis à la rencontre de ces gladiateurs contemporains, qui entrent en lice avec la boule au ventre. A chaque coup donné, le combattant est désorienté et tente de trouver la faille pour terrasser son adversaire. Mais finalement, peu de blessures graves. Par Tristan Reynaud/Zeppelin Network.
Se taper dessus en armure médiévale ? C’est possible. Le béhourd est un sport de combat avec ses adeptes et ses tournois. A la différence des reconstitutions grandeur nature, dont on connaît l’issue du combat, le béhourd n’est pas théâtralisé. Mais il oscille entre sport et spectacle, une épreuve pouvant opposer jusqu’à plusieurs centaines de combattants en même temps.
Le principe est simple : il faut terrasser les adversaires à grands coups d’épée, de hache ou de gourdin. Aussi chaotiques soient-ils, ces combats observent deux règles : l’historicité et la sécurité. Les armes et les armures des participants doivent être issues de la même région et de la même époque, comprise entre 1200 et 1699. Afin d’éviter les blessures, chaque lame et chaque pointe doivent être émoussées. Pour le reste, tous les coups sont permis.
Les combats en groupe sont rapides, violents, épuisants. Le but est de mettre tous les adversaires à terre.
Vincent (à dr.), Français, concourt dans la catégorie » épée longue « . A son premier combat, il casse son épée, et celle de rechange est différente. Il doit maîtriser son poids, sa taille et son calibrage, mais il n’a que dix minutes avant son prochain duel.
Alexandre, 25 ans, est consultant en informatique. Chaque week-end, il échange son costume-cravate contre une armure. Du fait de sa grande taille, il est devenu hastier. Il combat dans la catégorie des » 21 contre 21 » avec une arme de deux mètres de longueur
Pour les Français héritiers de l’étendard à fleurs de lys, l’ennemi juré est la » perfide Albion « . Au cri de guerre des Anglais : » Saint Georges ! « , les Français répondent : » Montjoie ! Saint Denis ! « .
Les Canadiens portent haut la bannière.
» 5 contre 5 » et » 21 contre 21 » représentent des casse-tête pour les capitaines d’équipes : ils doivent développer des stratégies en fonction de l’adversaire rencontré. Plusieurs combattants sont disponibles et différentes armes composent les équipes. La vélocité des petits gabarits complète la force de frappe des géants. Le tout dans un fracas de cris et de coups distribués derrière une solide clôture.
L’inertie du geste est redoutable. Un coup bien placé peut assommer le plus vaillant des adversaires. Pour ce combattant mexicain à l’épaule luxée, le tournoi est terminé.
Les armes sont émoussées et les combattants sont protégés par des armures de plus de 20 kilos. Mais lorsqu’un athlète pesant un bon quintal, frôlant les deux mètres, frappe avec son épée de 2,5 kilos, aucun casque n’empêche le K.O. Finalement, il y a peu de blessures graves, de fractures ou de sang versé
Placé en seconde ligne, protégé par des gaillards plus costauds que lui, le hastier balance les trois kilos de son arme sur les casques adverses.
Dans le béhourd, quelle que soit la discipline, il y a toujours un Russe sur la plus haute marche du podium.
Gladiateurs des temps modernes.
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