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En 2022, plus de 200.000 personnes ont été refoulées aux portes de l’Europe

Au moins 225.533 refoulements ont été effectués aux frontières extérieures de l’Europe l’année dernière, d’après la coupole flamande d’organisations humanitaires 11.11.11.

Au moins 225.533 refoulements ont été effectués aux frontières extérieures de l’Europe l’année dernière, affirme la coupole flamande d’organisations humanitaires 11.11.11. « Les refoulements en Europe constituent une gestion illégale et calamiteuse qui entraîne des décès« , estime la directrice Els Hertogen.

Selon 11.11.11, au moins 77 personnes ont été tuées lors de ces refoulements illégaux en 2022. L’ONG souligne, en outre, qu’il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg, la plupart des refoulements passant inaperçus. Selon la coupole, le refoulement des demandeurs d’asile « constitue la base de la politique européenne en matière de frontières extérieures », alors même que le refoulement est contraire au droit européen et international.

« Les noyades sont donc un choix politique de la part des États membres »

« Ces chiffres sont alarmants. Les États membres de l’Union européenne choisissent de refouler les gens par la force ou de les laisser à leur sort. Les noyades sont donc un choix politique de la part des États membres », assène encore Mme Hertogen.

La coupole 11.11.11 lance également un appel à la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V). La Belgique assumera la présidence du Conseil de l’Union européenne en 2024. La migration y sera un thème important, notamment dans le cadre des négociations sur un nouveau Pacte européen sur l’asile et la migration.

L’ONG réclame à cet égard que le respect des droits fondamentaux y soit central. « Nous demandons à notre pays de faire preuve de leadership moral et de faire des droits humains son principe directeur », conclut Els Hertogen. « Cela signifie que la politique migratoire ne doit pas être axée sur les barbelés et la surveillance, mais bien sur les droits de l’homme fondamentaux et, par conséquent, sur les vies humaines ».

Dans une réaction, la secrétaire d’État de Moor affirme que les violences aux frontières sont « inacceptables ». « C’est précisément l’absence de gestion européenne des frontières qui crée ces situations », selon elle. Elle ajoute que le besoin, aujourd’hui, est d’avoir des frontières mieux contrôlées, avec des postes-frontières opérationnels pour vérifier les conditions d’entrée sur le territoire européen. Elle estime que « le modèle européen est la meilleure garantie que les droits humains seront respectés ».

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