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Derrière un vin, il y a une femme. La preuve avec Marie Carroget

Sandrine GOEYVAERTS
Sandrine GOEYVAERTS Sommelière, caviste, blogueuse et auteure de Jamais en carafe (à paraître)

Derrière une bouteille de vin, il y a une histoire et de plus en plus souvent une femme. Vigneronnes, tombées dans la cuve petite ou en amour plus tard, elles ont une multitude de profils passionnants. Qu’est-ce qui les motive ? Au fil de l’été, nous partons à la découverte de sept d’entre elles.

Attention, une néovigneronne qui pourrait bien faire parler beaucoup d’elle dans les années à venir ! Même si les parents étaient de la partie, depuis des années, au domaine de la Paonnerie, en Loire-Atlantique. Marie Carroget, son truc, c’était plutôt de capturer des instants. Alors, elle s’est formée en photographie. Puis, allez comprendre pourquoi, elle a atterri dans le monde de la brocante. Tout un temps, elle trouve son bonheur dans la chine. Mais il manque une dimension : la terre.

Depuis plus de dix ans, les parents sont très attachés à la naturalité et tracent un chemin en biodynamie. Marie met alors ses pas dans les leurs en gardant son caractère joyeux et énergique. Quand elle parle de son retour au domaine, elle évoque une force plus grande qu’elle, un peu comme ces pendules dont on ne sait trop au juste comment ils fonctionnent. Alors bien sûr, il faut composer, parce que la famille, les générations… Le refrain est connu mais Marie le confie, ça se passe plutôt bien. Même musicalement : au chai, le choix du paternel, c’est Bach, des airs toniques faits pour réveiller les levures et donner du dynamisme au vin. Elle a choisi de ne pas passer par le cadre classique, école viti et tout le toutim, pour préférer se former avec ses parents : la transmission se fait mieux ainsi. Et puis, parce que c’est important, elle s’appuie aussi sur d’autres vigneronnes, qui vivent plus ou moins les mêmes expériences.

Xavière Hardy est une de celles qui lui parlent le plus, sans doute parce que les deux femmes partagent la même vision des choses à la vigne et une idée que la sororité est une force.  » C’est important d’être ensemble, souligne Marie, de ne pas se sentir seules, isolées. Peut-être parce que je débute tout juste, je n’ai pas rencontré tellement de difficultés liées au fait d’être une femme dans ce métier, mais aussi, je viens de la brocante, donc je n’ai rien découvert… J’accompagne mon père aux salons depuis plus d’un an : tout de suite, je parle de vinification, ça ne laisse pas d’espace à l’interprétation sur la place que j’ai au domaine « . Marie est aussi l’une des organisatrices de Canons, le premier salon des vigneronnes nature, à Nantes, en mars dernier. Un gros projet qui a rencontré son public et sera reconduit l’année prochaine. En attendant, il y a de quoi faire au domaine. Chenin, gamay, grolleau, rouges, rosés et blancs, les vins de la Paonnerie ont tous beaucoup de personnalité : on retient le Vegyes, parce que s’il est délicieux tout de suite, on parie sur l’avenir. D’ici quelque temps, il sera sublime. La patience est une vertu, dans le vin plus encore que dans tout autre domaine. Le rire et l’énergie de Marie planent sur la Paonnerie, et on l’espère pour encore très longtemps.

Vegyes, coteaux d’Ancenis.

Domaine de la Paonnerie, La Haute Paonnerie, à Anetz.

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