Après la canicule, orages et inondations menacent l’est de la France

Le Vif

La canicule a pris fin samedi sur l’Hexagone mais des risques d’orages et d’inondations lui succèdent dans l’Est, où d’importantes chutes de pluie pouvant entraîner des inondations sont attendues dans sept départements.

Si Météo-France a levé samedi matin la vigilance orange canicule sur l’ensemble des départements, 22 départements -des Ardennes à l’Alsace sur la frontière nord-est, et de l’Ardèche à la Savoie plus au sud- sont en revanche concernés par la vigilance orange pour des orages jusqu’à au moins 18H00.

Sept de ces départements (Drôme, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Ain, Jura et Doubs) sont également classés en alerte orange pluie-inondation « en raison des cumuls prévus sur une durée d’un peu plus de 12 heures (jusqu’à demain matin 6 heures) », selon le bulletin de Météo-France.

« Outre de très fortes intensités pluvieuses, ces orages s’accompagneront localement de grêle (…) et d’un risque de fortes rafales de vent », avertit le bulletin.

« Les cumuls attendus de précipitations nécessitent un suivi particulier, avec des quantités de 30 à 50 mm possibles en une heure de temps, atteignant localement 60 à 100 mm » et des coulées de boue possibles ponctuellement dans les zones de relief, selon Météo France, qui décrivait vers 16H00 « une ligne orageuse intense (se mettant) en place sur l’Ardèche avec des pointes à 10 mm en six minutes mesurées ».

Les prévisions météo ont conduit, en plus des éboulements, les organisateurs du Tour de France à réduire considérablement l’avant-dernière étape entre Albertville et Val-Thorens.

La 19e étape avait été arrêtée prématurément vendredi peu avant Val-d’Isère, en raison de l’état de la route, impraticable après une averse de grêle.

Des orages violents se sont aussi abattus en fin d’après-midi vendredi sur l’Auvergne, comme à Vichy où la foudre et le vent ont endommagé de nombreux bâtiments et abattu des arbres, selon la préfecture de l’Allier.

Météo-France a relevé jusqu’à 30 à 50 mm d’eau en une heure à certains endroits.

Dans le Haut-Rhin, les pompiers sont intervenus environ 120 fois vendredi soir en raison des orages, tandis qu’à Sélestat (Bas-Rhin), les quelque 8.000 spectateurs du festival de reggae « Summer Vibration » ont dû être évacués vers 22H40.

A Chavannes-les-Grands (Territoire de Belfort), un homme a été légèrement brûlé dans l’incendie de sa maison à la suite de la chute de la foudre, selon les pompiers.

– Menace d’incendies –

Cet épisode orageux intervient alors que dans une large part de la France, la sécheresse a aggravé l’assèchement des sols: 78 départements sont concernés par des restrictions d’eau.

Pour les agriculteurs touchés, la Commission européenne a annoncé vendredi qu’ils pourraient demander des avances plus élevées sur les aides européennes pour redresser leurs trésoreries.

Sécheresse et canicule augmentent les risques d’incendies. Plus de 6.500 ha de terres agricoles et de forêts ont brûlé en France jeudi sous l’effet conjugué de la canicule et de la sécheresse, mobilisant 4.000 pompiers, selon un bilan national de la Sécurité civile.

« L’ensemble du territoire national est concerné par le risque incendie », a expliqué le colonel Grégory Allione vendredi sur France Info. Selon lui, il y a « une nécessité pour tous ces départements qui n’en avaient pas l’habitude d’investir dans de nouveaux moyens (…) pour faire face à ces enjeux de développement de ces incidents liés aux feux de forêt ».

Alors que le seuil des 40°C n’était dépassé en France que de façon très exceptionnelle il y a un demi-siècle, des maximales jusqu’à plus de 43°C avaient été observées jeudi sur une grande partie du pays. Paris a ainsi battu son record absolu datant de plus de 70 ans (40,4°C en 1947), avec 42,6°C.

Le ministère de la Santé a toutefois indiqué que l’impact sanitaire de cet épisode de canicule semblait « à ce stade, modéré ».

En Ile-de-France, un pic de pollution à l’ozone a été atteint mercredi et Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air, s’inquiète qu’avec le réchauffement climatique, « l’ozone estival pourrait poser une menace sérieuse pour la santé humaine, l’agriculture et les écosystèmes naturels en Europe ».

Si depuis la canicule de 2003, qui avait fait environ 15.000 morts, les autorités insistaient surtout sur les risques pour les personnes vulnérables, notamment personnes âgées et enfants en bas âge, les mises en garde visent désormais toute la population.

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