Angela Merkel et Emmanuel Macron © BELGAIMAGE

Angela Merkel et Emmanuel Macron croisent le fer sur les « spitzenkandidaten »

Le Vif

Deux jours après les élections européennes, les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 se réunissent en soirée à Bruxelles pour aborder les nominations aux hautes fonctions de l’UE. Les tractations risquent d’être particulièrement complexes, d’autant plus que la France et l’Allemagne ne semblent pour l’instant pas sur la même longueur d’onde.

A son arrivée au Conseil, la chancelière allemande Angela Merkel a réaffirmé son soutien à son compatriote Manfred Weber, le « spitzenkandidat » du PPE, pour prendre la présidence de la Commission européenne.

Elle a par ailleurs accueilli favorablement la déclaration adoptée en matinée par la conférence des présidents du Parlement européen qui réaffirme son soutien au processus des spitzenkandidaten.

Dans ce texte, auquel n’ont pas souscrit les libéraux de l’ADLE – nouvellement alliés aux macronistes à l’Europe -, les groupes politiques (PPE, S&D et Verts/ALE) laissent entendre que les eurodéputés n’accepteront pas un candidat extérieur à ceux qu’ils ont désignés avant les élections pour prendre la présidence de la Commission.

Le président français Emmanuel Macron refuse toutefois d’accepter ce principe, jugeant que la procédure des « spitzenkandidaten » n’aurait de sens que si ces derniers avaient été élus aux européennes à la tête de listes transnationales.

Selon le chef d’Etat, pour bâtir « l’ambition européenne pour les cinq années à venir », il faudra choisir à la tête de l’UE « des femmes et des hommes qui ont l’expérience et la crédibilité qui leur permettent de porter ces missions et qui (…) l’épousent pleinement ».

M. Macron a cité les noms de la Danoise Margrethe Vestager (la commissaire européenne à la Concurrence), du Français Michel Barnier (le négociateur chargé du Brexit) et du Néerlandais Frans Timmermans (vice-président de la Commission) comme faisant partie « des gens qui ont ces compétences », mais n’a par contre pas donné celui de l’Allemand Manfred Weber, le candidat désigné par le PPE, qui reste, malgré un recul, le premier groupe politique au Parlement de Strasbourg.

Au dîner de mardi, « je ne veux pas de débat sur les noms mais sur les projets, les priorités et les critères » de nomination, a précisé M. Macron. Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, avait tenu plus tôt dans la journée des propos du même acabit.

La discussion prévue ce soir entre les dirigeants européens ne conduira en théorie pas encore à la désignation de leur candidat pour prendre la tête de l’exécutif de l’UE. Le sommet prévu les 20 et 21 juin doit par contre leur permettre de s’accorder. Si les leaders ne parviennent pas à s’entendre sur un nom, un vote à la majorité qualifiée pourrait avoir lieu à cette occasion.

Le candidat désigné devra ensuite obtenir une majorité absolue au Parlement européen pour devenir président de la Commission.

Outre ce poste, les dirigeants européens devraient évoquer dès ce soir d’autres fonctions, dont la présidence du Conseil européen, celle de haut représentant de l’UE aux Affaires étrangères, de président du Parlement européen ou encore de président de la Banque centrale européenne (BCE).

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