Maddie McCann au moment de sa disparition. © Belga

Affaire Maddie McCann: de nouvelles fouilles au Portugal

Les autorités allemandes, portugaises et anglaises ont lancé dans le sud du Portugal de nouvelles fouilles aux abords d’un barrage pour tenter de faire avancer l’enquête sur la retentissante disparition, il y a 16 ans, de la fillette britannique Madeleine McCann.

Aidés d’un chien pisteur et d’un canot des pompiers locaux, plusieurs policiers arpentaient les berges desséchées du réservoir d’Arade, situé dans la commune de Silves, dans l’arrière-pays de la touristique région de l’Algarve, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le parquet allemand en charge du dossier a confirmé que des opérations « sont actuellement en cours au Portugal » dans le cadre de cette affaire, qui constitue l’une des plus grandes énigmes criminelles des dernières années.

Il s’agit de nouvelles « recherches » effectuées avec l’appui de la police judiciaire allemande, a précisé à l’AFP le parquet de Brunswick (nord de l’Allemagne).

La veille au soir, la police judiciaire portugaise avait annoncé que de « nouvelles fouilles » allaient « être menées dans les prochains jours, à la demande des autorités allemandes » et « en présence des autorités anglaises ».

« Les démarches se poursuivent en vue d’une clarification totale de la situation » autour de la disparition de la petite « Maddie », en mai 2007, alors qu’elle passait des vacances avec sa famille dans la station balnéaire de Praia da Luz, a précisé la police du pays ibérique dans un communiqué.

Suspect allemand

« Seize ans après, je doute beaucoup qu’ils trouvent quelque chose! », a commenté à l’AFP André Calado, 25 ans, employé dans un hôtel d’un petit village proche du barrage d’Arade.

Sur le site des fouilles, qui était bouclé par un périmètre de sécurité, les autorités avaient monté une base logistique composée de tentes blanches et bleues surplombant le plan d’eau entouré de collines boisées.

Les gendarmes surveillaient l’accès aux sentiers entourant le barrage d’Arade, construit dans les années 1950 pour irriguer les terres agricoles de la région, prise d’assaut mardi matin par les journalistes.

La zone, située à une cinquantaine de kilomètres de Praia da Luz, avait déjà été ratissée en 2008, y compris par des plongeurs qui n’y avaient trouvé que des vestiges d’animaux, selon les médias locaux.

L’an dernier, le ministère public portugais avait décidé d’inculper un nouveau suspect, dans le cadre de sa coopération avec les autorités anglaises et allemandes.

Il s’agit de l’Allemand Christian Brueckner, un pédophile multirécidiviste ayant vécu plusieurs années en Algarve et qui, selon les médias portugais, se rendait régulièrement au barrage d’Arade.

Cet homme, qui purge une peine de prison pour le viol d’une Américaine de 72 ans en 2005 au Portugal, a été identifié par les enquêteurs allemands en 2020 comme principal suspect du meurtre de la fillette britannique.

Campagne internationale

Alors âgée de près de quatre ans, Madeleine McCann avait disparu de sa chambre du complexe hôtelier de Praia da Luz, une petite station balnéaire de la région de l’Algarve, le 3 mai 2007, pendant que ses parents dînaient avec des amis dans un restaurant voisin.

Sa disparition avait donné lieu à une exceptionnelle campagne internationale menée par ses parents pour essayer de la retrouver. Les photos de la petite Maddie, avec ses cheveux châtain clair et ses grands yeux clairs, avaient alors fait le tour du monde.

Après 14 mois d’investigations controversées, marquées notamment par la mise en examen, puis la mise hors de cause, des parents, la justice portugaise avait classé l’affaire en 2008, avant de rouvrir le dossier cinq ans plus tard en raison de l’apparition de « nouveaux éléments ».

Après avoir passé deux ans à étudier le dossier, le Royaume-Uni avait officiellement ouvert sa propre enquête en juillet 2013. Les autorités portugaises ont rouvert le dossier peu après.

Cependant, l’affaire n’a ensuite pas connu de réelle avancée jusqu’en juin 2020, quand le parquet de Brunswick a dit avoir la certitude que la fillette était morte et que le principal suspect était alors en détention dans le nord de l’Allemagne pour une autre affaire.

Contenu partenaire