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Europe : trop de présidents, trop de rivalités

Le rapport 2012 de la Fondation Schuman dresse un portrait terrible de l’Union européenn post-Traité de Lisbonne, ente « course à l’échalote » opposant Van Rompuy et Barroso, rivalités de clans et « trop plein » de présidents.

Le bilan du fonctionnement de l’UE, deux ans après le traité de Lisbonne, est décevant, avec un « trop plein » de présidents, des rivalités et des défaillances mises en lumière lors de la crise de la dette, critique le rapport 2012 de la Fondation Schuman sur « l’état de l’Union ».

« On savait la gouvernance européenne complexe par nature : dans la crise, elle a été le point faible de l’Union, au point même de l’aggraver, conduisant à des remises en cause profondes », écrit Jean-Dominique Giuliani, président de cette Fondation de recherche sur l’Europe, dans le chapitre introductif du rapport présenté mardi à Bruxelles au Parlement européen.

Il parle de « graves défaillances dans la gouvernance » de l’Union européenne depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne début 2010, qui devait permettre au bloc d’être plus efficace et de se faire mieux entendre en parlant d’une seule voix. Résultat : « Le trop plein de présidents n’a pas renforcé l’efficacité de l’Union sur la scène internationale, il l’a affaibli. ».

« Course à l’échalote » entre Van Rompuy et Barroso

Les présidents du Conseil européen (Herman Van Rompuy), de la Commission (José Manuel Barroso), voire la Haute représentante aux Affaires étrangères (Catherine Ashton) donneraient souvent le sentiment de se marcher sur les pieds, accuse le document.

« Nul n’ignore dans les couloirs de Bruxelles la véritable course à l’échalote qui se déroule » entre Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso pour la prééminence dans la conduite des affaires européennes, dit-il. La crise de la dette, en plaçant les gouvernements au centre du jeu, a clairement profité au premier.

Un rapport sévère avec la Commission et son président

Le rapport de la Fondation, considéré comme un ouvrage de référence, se montre en outre sévère avec Catherine Ashton, « qui a comptabilisé les échecs », et s’avère surtout très dur avec la Commission et José Manuel Barroso, accusés de ne pas avoir joué le jeu en « n’ayant de cesse de se battre contre tout développement des actions de l’Union par de nouvelles instances », à commencer par le nouveau service diplomatique européen.

Jean-Dominique Giuliani accuse même la Commission d’avoir « aggravé » la crise de la dette à l’été 2011 par des déclarations systématiquement « anxiogènes » sur l’état de l’économie européenne et « punitives » à l’égard des gouvernements.

LeVif.be, avec Belga

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