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Est-ce que Trump et le Brexit ont relancé le mouvement pro-européen ?

Jeroen De Preter Rédacteur Knack

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche dans 49 villes européennes contre le populisme et pour plus d’Union européenne. Est-ce le renouveau d’une vague pro-européenne en réaction à la montée du populisme ?

‘Bleibt bei uns’, ‘Blijf bij ons’ ou ‘Restez chez nous’. C’est avec ce message que des dizaines de milliers de personnes se sont réunies à travers l’Europe. Elles manifestaient en agitant des drapeaux bleus pour que perdure une Europe unie et pacifique. Mais aussi contre les nouveaux partis d’extrême droite radicale.

La plus grande a eu lieu à Berlin (5000 manifestants) et à Francfort (3500 manifestants). C’est dans cette ville qu’a été fondé le mouvement Pulse of Europe par un couple de juristes Daniël et Sabine Röder. Leur idée d’un mouvement citoyen pro-Europe est née après l’élection de Donald Trump, en même temps que la crainte que désormais tout était possible.

Les Röder n’étaient visiblement pas les seuls à être hanté par cette idée. Si leur première manifestation à Francfort ne va réunir que 200 personnes, ils seront 10 fois plus à la fin février. D’autres manifestations du même acabit rassemblent, elles aussi, à chaque fois, un peu plus de monde. À Bruxelles, dimanche dernier, on a aussi manifesté même si ce n’était pas la grosse foule.

Pulse of Europe dit parler au nom de cette majorité silencieuse qui est dégoûtée par le populisme antieuropéen de Geert Wilders, Marine Le Pen ou l’Alternative für Deutschland (AfD).

Cette affirmation, surtout en Allemagne, n’est pas erronée. Mieux : il y a toute sorte d’indications qui portent à croire que depuis l’élection de Trump, le sentiment populiste serait en recul. Selon une enquête récente commandée par Die Welt, 80% des Allemands pensent que les États membres de l’Europe doivent collaborer de façon encore plus intense. Plus surprenant encore : le parti de droite populiste et anti-européen AfD recule chaque semaine un peu plus dans les sondages. Enfin, un récent sondage effectué par Stern/RTL donne au parti de Frauke Petry encore 8%. Mais c’est tout de même 4% en moins qu’en 2016.

Comment cela se fait-il ? Selon le directeur du bureau de recherche Forsa, interrogé par de Stern, il y a plusieurs explications. Une possibilité est que les premiers mois chaotiques de Trump ont douché l’enthousiasme que pouvait susciter l’aventure populiste. Et puis il y a le phénomène Martin Schulz, candidat au poste de chancelier, qui malgré, ou peut-être grâce à ses positions européennes arrive à grappiller des voix au AfD.

Est-ce que le brexit et Donald Trump ont provoqué par un effet boomerang une vague pro-européenne ? Il est encore trop tôt pour le dire avec certitude. Selon les données du dernier baromètre européen, réalisé à l’automne dernier, la croyance envers l’Europe n’a ni progressé, ni reculé. Il existait par contre un pessimisme grandissant envers l’avenir de l’Europe. Les élections françaises vont permettre de voir jusqu’à quel point ce pessimisme était justifié.

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