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Erdogan en Grèce, première visite d’un président turc en 65 ans

Le Vif

Recep Tayyip Erdogan doit se rendre « dans les prochains jours » en Grèce, la première visite d’un président turc en 65 ans dans ce pays, selon l’agence étatique de presse Anadolu, jeudi.

« Notre président sera le premier président turc à se rendre en Grèce en 65 ans. Je pense que cette visite aura des résultats significatifs », a déclaré jeudi le vice-Premier ministre Hakan Cavusoglu, cité par Anadolu, précisant que la date de ce déplacement n’est pas encore connue mais qu’elle se ferait « dans les prochains jours ».

M. Erdogan s’était déjà rendu à Athènes en tant que Premier ministre, poste qu’il a occupé entre 2003 et 2014.

La visite prévue s’inscrit dans la continuité d’autres rencontres à haut niveau entre les deux pays ces derniers mois. Ainsi, en juin, le Premier ministre turc Binali Yildirim avait rencontré son homologue grec Alexis Tsipras à Athènes et le ministre grec des Affaires Étrangères, Nikos Kotzias, a effectué une visite fin octobre en Turquie au cours de laquelle il avait notamment rencontré M. Erdogan.

Les relations entre la Grèce et la Turquie sont historiquement houleuses, mais ces deux pays avaient développé à partir de la fin des années 1990 une relation pragmatique qui s’est renforcée depuis l’arrivée au pouvoir de M. Erdogan, en 2003.

Mais les vieilles plaies, notamment liées au découpage territorial en mer Egée, se sont réveillées lorsque la justice grecque a rejeté fin janvier une demande d’extradition de huit militaires turcs accusés par Ankara d’avoir pris part au putsch manqué de juillet 2016.

Les relations entre la Turquie et la Grèce représentent un enjeu régional majeur, les deux pays étant en première ligne de la crise migratoire qu’affronte l’Europe, ainsi que dans les négociations en vue de réunifier Chypre, divisée en deux parties depuis l’invasion de la partie nord par la Turquie en 1974, en réaction à un putsch visant à rattacher le pays à la Grèce.

Sur le front de l’immigration, les deux pays ont réussi à coopérer depuis le pacte UE-Ankara, signé en mars 2016, ce qui a considérablement réduit l’important flux migratoire de 2015 vers l’Europe depuis les côtes occidentales turques et via les îles grecques.

M. Cavusoglu a également évoqué l’organisation d’un Conseil de coopération stratégique à un haut niveau en février en Thessalonique (nord de la Grèce), afin d’aborder plusieurs sujets dont un projet de train à haute vitesse entre Istanbul et Thessalonique.

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