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DSK plaide non coupable : 6 liens pour tout comprendre

Dominique Strauss-Kahn a plaidé non coupable au tribunal new-yorkais où il est arrivé, lundi, au bras d’Anne Sinclair. Voici toutes les clés pour bien comprendre cette nouvelle étape dans l’affaire DSK.

Dominique Strauss-Kahn est arrivé lundi matin vers 8 h 40 (12 h 40 GMT) au bras de son épouse Anne Sinclair au tribunal de New York, où il a plaidé non coupable d’avoir tenté de violer une femme de chambre. En plaidant non coupable, Dominique Strauss-Kahn s’achemine vers un procès devant un jury.

L’ancien patron du FMI, vêtu d’un costume et d’une cravate sombres, a monté les marches du vaste bâtiment judiciaire de Manhattan sous les regards de dizaines de journalistes et de photographes, avant l’audience qui devait s’ouvrir vers 9 h 30 (13 h 30 GMT). Moins de 10 minutes plus tôt, le couple avait quitté, à bord d’une grosse voiture noire, le domicile de Manhattan où l’ancien directeur général du Fonds monétaire international vit en résidence surveillée.

Lors de sa comparution, l’ancien ministre français doit prendre la parole brièvement pour la première fois depuis son arrestation le 14 mai, au moment où il s’apprêtait à partir pour la France. Pour rappel, une femme de chambre de 32 ans l’accuse de violences sexuelles et de tentative de viol à l’hôtel Sofitel de Manhattan.

Pourquoi est-il inculpé ? Que risque-t-il ? Que doivent plaider ses avocats ? Six liens pour comprendre cette nouvelle audience

1. Les acteurs de l’affaire DSK

DSK lui-même, ses deux avocats, la victime présumée, son avocat Jeffrey Shapiro, le procureur Cyrus Vance Junior… Le ton monte déjà entre les différents protagonistes. Qui sont les personnalités de ce feuilleton judiciaire et à quoi ressemblent-ils? Galerie de portraits commentés en cliquant ici. Un portrait de l’avocat Benjamin Brafman ici.

2. La stratégie de la défense

« Je veux mettre toute mon énergie à prouver mon innocence », affirme l’accusé. Pour le servir au mieux, quelle position les avocats de DSK vont-ils adopter? Ils vont tenter d’ébranler la plaignante, sa crédibilité. Selon Alan Dershowitz, l’un des avocats américains les plus réputés, ils auraient déjà commis des erreurs, notamment en laissant filtrer des éléments contradictoires sur leur stratégie de défense: « L’un des avocats a parlé d’un alibi sous la forme d’un déjeuner entre DSK et sa fille, puis un autre a évoqué l’hypothèse d’une relation sexuelle consensuelle. Or c’est l’un ou l’autre », explique Alan Dershowitz. Depuis, les avocats évoquent même l’hypothèse d’un chantage. Notre interview exclusive en cliquant ici.

3. Que risque DSK à plaider non-coupable ?

Cette stratégie peut être dangereuse. D’abord parce que, d’ici au procès, DSK restera assigné à résidence à New York. Ensuite parce qu’il met ainsi son sort entre les mains d’un jury qui peut le condamner à une peine très lourde. Pour ne pas être enfermé, il faut qu’il évite le procès, en jouant la carte de la négociation. C’est très fréquent, puisque seules 10% des affaires criminelles aboutissent à un procès dans l’Etat de New York. Mais cela oblige DSK à plaider coupable sur une partie des chefs d’accusation. Notre analyse sur les risques de la stratégie de DSK en cliquant ici.

4. Que se passera-t-il après ce 6 juin ?

DSK a plaidé non coupable : commence alors une phase dite de « pré-procès ». Elle devrait durer 545 jours, mais ce délai peut être rallongé à la demande de la défense et, de facto, elle peut durer de nombreux mois, voire un ou deux ans. Un processus dit de « discovery » va être ordonné, durant lequel l’accusation sera obligée de fournir à la défense la totalité des pièces à conviction. De quoi permettre à DSK de bien préparer sa défense. Au cours de cette phase de « pré-procès », DSK peut à tout moment changer de stratégie et plaider coupable. Cliquez ici pour notre récapitulatif: ce qu’il faut savoir sur l’audience du 6 juin. Pour un retour sur les événements de l’affaire sous forme de chronologie, cliquez ici.

5. Et si l’affaire DSK avait eu lieu en France ?

Pas d’images du prisonnier, juge indépendant, police moins libre… Si l’ex-patron du FMI avait été arrêté en France, les événements n’auraient pas pris la même tournure. Cliquez ici pour voir notre comparatif entre la justice des deux pays.

LeVif.be, avec Belga et L’Express.fr

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