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DSK : des proches évoquent un « complot » et un « attentat politique »

Des proches de Dominique Strauss-Kahn sont revenus dimanche sur l’hypothèse du complot évoquant de possibles « connexions » politiques dans cette affaire, voire un « attentat » contre leur champion libéré sur parole après avoir été arrêté pour agression sexuelle à New York.

Le député socialiste François Loncle a évoqué l’hypothèse de « connexions » entre le groupe Accor propriétaire français de l’hôtel Sofitel de New York où DSK est accusé d’avoir sexuellement agressé une femme de chambre le 14 mai – et « peut-être certaines officines françaises », avant ou après l’affaire.

« Tout n’est pas clair dans le comportement des dirigeants du Sofitel et du groupe Accor », a-t-il dit sur la radio France Info. « Je pense qu’il y a quelque chose qui s’est passé entre Paris et New York ».

Il veut avoir des réponses précises à ses questions: « A qui les gens du Sofitel ont-ils téléphoné à Paris ? Au patron des Renseignements généraux (services intérieurs) ? A quelle heure ont-ils téléphoné cette fameuse nuit ?  »

« Un attentat politique »

Une autre fidèle de l’ancien patron du FMI, Michèle Sabban, a parlé d' »un attentat politique ». Parlant d' »une manipulation », elle s’est interrogée sur le rôle du Sofitel, évoquant également « le commissaire de police de New York qui a été décoré (…) de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy ».

Une allusion à Ray Kelly, responsable de la police new-yorkaise, décoré en septembre 2006 de la plus haute distinction française par le président à l’époque où il était ministre de l’Intérieur. Le groupe hôtelier a nié « formellement » dimanche toute intervention de ses dirigeants dans cette affaire.

Selon une source proche du dossier, la direction du Sofitel a prévenu vers 23H45 heure de Paris le groupe Accor qui a ensuite alerté le coordonnateur national du renseignement à la présidence de la République, Ange Mancini.

La cellule de crise d’Accor a été prévenue par le Sofitel après que DSK ait été arrêté à bord d’un avion d’Air France en partance pour Paris le 14 mai à 20H40 GMT, a affirmé une autre source.

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a affirmé ne s’être jamais occupée de l’affaire DSK, qui a connu un coup de théâtre vendredi avec la libération sur parole de l’ancien patron du FMI et la possibilité d’un abandon des accusations suite à des révélations décrédibilisant la plaignante.

Les éléments qui accablent la femme de chambre

« Ne t’inquiète pas, ce mec a beaucoup d’argent. Je sais ce que je fais ». C’est cette phrase tenue par Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse DSK d’agression sexuelle, qui a mis la puce à l’oreille des enquêteurs. La conversation, révélée par le New York Times, a été tenue le lendemain de l’accusation lors d’une discussion téléphonique avec son ami emprisonné dans une prison de l’Arizona pour trafic de cannabis. Elle aurait également parlé du montant que rapporteraient les poursuites contre l’ancien directeur du FMI. Les services du procureur ont mis plusieurs semaines à traduire la conversation car elle était tenue en Fulani, un dialecte guinéen.

Selon le Journal du Dimanche, ce prisonnier serait son nouveau « mari ». « Il s’agit d’un Gambien, rencontré dans le Bronx, qu’elle a épousé religieusement il y a un peu plus d’un an. Le mariage n’a pas encore été transcrit dans les registres d’état civil américains, » a expliqué le JDD. « La pratique est courante dans les communautés de la diaspora africaine. Selon la coutume, les jeunes époux n’ont pas fait le voyage en Afrique pour célébrer le mariage. »

« Nafissatou a choisi seule cet homme », a confié un membre de sa famille au JDD. « Elle nous a dit qu’il avait été emprisonné pour des problèmes d’immigration, de papiers et de travail illégal. Jamais elle n’a parlé d’affaires de drogue. Nous avons découvert cela dans les journaux ».

Un autre quotidien, le New York Post, évoque également le passé trouble de la femme de chambre. Elle aurait, en effet, déjà eu des relations tarifées avec des clients du Sofitel. Les enquêteurs assurent que la jeune femme menait un train de vie supérieur à ses moyens grâce à de « généreux » donateurs. Le quotidien américain évoque même une possible appartenance de Nafissatou Diallo à un réseau de prostitution guinéen.

Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr

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