
De nombreuses victimes d’abus sexuels sortent de leur silence suite à l’affaire Kavanaugh
De nombreuses victimes d’abus sexuel sont sorties du silence en entendant la femme accusant le candidat de Donald Trump à la Cour suprême d’agression sexuelle, l’une des principales associations d’aide des Etats-Unis ayant enregistré un pic d’appels pendant son audition publique jeudi au Sénat.
« Nous avons enregistré une hausse de 201% des appels sur la hotline nationale pour les agressions sexuelles » pendant et après l’audition de Christine Blasey Ford, a déclaré vendredi à l’AFP l’organisation de lutte contre les violences sexuelles RAINN. Leur plate-forme de conversation en ligne a pour sa part connu « des temps d’attente sans précédent » au moment où l’universitaire accusait le juge Brett Kavanaugh d’une tentative de viol remontant à 1982.
Les victimes avaient déjà commencé à se manifester quelques jours plus tôt. Le week-end dernier, alors qu’une seconde femme accusait le juge d’un comportement sexuel inapproprié, une hausse de 57% des appels par rapport à la moyenne des week-ends avait été constatée, selon une porte-parole de RAINN. « Entendre parler de violences sexuelles dans les médias ou en ligne peut être très difficile pour les rescapés ou leurs proches.
En ce moment, pensez à prendre soin de vous », a conseillé l’organisation à ses abonnés sur Twitter. « Cela fait remonter tellement de souffrance », a confirmé Brenda, une septuagénaire qui a téléphoné à la chaîne parlementaire CPAN lors d’une suspension de séance jeudi, pour raconter l’agression subie quand elle avait sept ans. « J’ai 76 ans et je pensais que c’était passé, jusqu’à apprendre que c’était arrivé à quelqu’un d’autre. Quelle honte », a-t-elle déclaré avec émotion. D’autres femmes ont appelé la chaîne pour témoigner à leur tour de souffrances longtemps enfouies.
Jessica, 26 ans, a été agressée sexuellement quand elle avait 19 ans. Michelle, 53 ans aujourd’hui, en avait 12. Lors de l’audition historique de Mme Blasey Ford jeudi, plusieurs sénateurs démocrates ont loué la chercheuse en psychologie pour son « courage », « source d’inspiration » pour d’autres victimes. Le même phénomène avait été constaté il y a un an quand les premières accusatrices du producteur Harvey Weinstein avaient été suivies par des dizaines d’autres femmes, lançant le mouvement #MeToo qui a depuis fait tombé plusieurs hommes de pouvoir.