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Côte d’Ivoire : un second tour sur fond d’accusations

Les camps des deux candidats se sont mutuellement accusés ce dimanche d’intimidations contre les électeurs, au terme du second tour de la présidentielle.

A Abidjan, la commission électorale a déclaré avoir fini de compter les bulletins de la présidentielle ivoirienne. Elle rendra le résultat public ce lundi. Le duel, très serré, oppose le président sortant Laurent Gbagbo à l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara.
Au terme du second tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire les deux candidats se sont mutuellement accusés ce dimanche de checher à intimider les électeurs. Cinq membres des forces de sécurité ont été tués à Daloa dans l’ouest du pays peu avant le début du dépouillement, au moment de la fermeture des bureaux de vote à 17h locales (17h00 GMT). Il s’agit de deux policiers, d’un gendarme et de deux soldats, a dit Pascal Affi N’Guessan, directeur de campagne de Laurent Gbagbo. Ces hommes auraient été tués aux abords de trois bureaux de vote où des Ivoiriens en colère se plaignaient d’être empêchés de voter.

L’opposition a imputé des manoeuvres d’intimidation à des partisans du parti de Gbagbo dans plusieurs bureaux de vote. « Depuis le début du scrutin, nous avons observé des blocages systématiques », a constaté Marcel Tanon, directeur de campagne d’Alassane Ouattara. Des barrages ont été mis en place par de jeunes partisans de Gbagbo qui contrôlaient les cartes d’électeur en repoussant les personnes susceptibles de voter pour l’opposition, a-t-il souligné.

Le chef de cabinet du ministre de l’Intérieur, Auguste Gnahoua Zoguehi, a accusé les ex-rebelles qui contrôlent toujours le nord du pays de manoeuvres similaires et annoncé le dépôt d’une plainte auprès du Conseil constitutionnel.

Des bureaux de vote moins actifs qu’au premier tour
Le couvre-feu nocturne instauré la veille, jusqu’à mercredi, et les mesures de sécurité prises pour assurer le déroulement dans le calme du scrutin de dimanche ont entraîné des retards. Réclamé par Gbagbo pour prévenir les violences, il a été levé une heure à peine avant le début du scrutin, et des électeurs impatients ont parfois dû faire le pied de grue durant des heures.

Les bureaux de vote d’Abidjan étaient moins actifs qu’au premier tour organisé le mois dernier, qui avait donné lieu à une participation de plus de 80% des inscrits.

Le climat dans lequel a eu lieu ce second tour contrastait avec celui, plutôt enthousiaste, du premier. « Le premier tour a été pacifique, mais maintenant nous craignons que cela chauffe », confiait l’avocat Anderson N’Guessan en attendant de voter.
Le 31 octobre dernier, le président sortant a recueilli 38% des suffrages et Ouattara, ex-directeur adjoint du FMI, 32%. Ouattara a obtenu le soutien de l’ex-président Henri Konan Bédié (25% au premier tour), mais on ignore dans quelle mesure les partisans du successeur de Félix Houphouët-Boigny, « sudistes » en majorité, auront suivi sa consigne de vote.

La présidentielle, repoussée depuis cinq ans, vise à mettre fin à une décennie de violences ou de tensions dans l’ex-colonie française productrice de cacao, où une rébellion nordiste contre Gbagbo a provoqué depuis 2002 une partition de fait.

L’Express.fr

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