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Comment 2349 tubes de virus SRAS ont-ils pu disparaître de l’institut pasteur ?

Le Vif

L’institut pasteur à Paris a révélé qu’il avait perdu la trace de 2 349 tubes contenant des fragments du virus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

Onze ans après que le coronavirus SRAS ai contaminé plus de 8000 personnes et en a tué plus de 800, l’institut pasteur vient d’annoncer qu’il avait perdu plusieurs milliers de tubes contenant du SRAS. L’institut se veut pourtant rassurant, car ses tubes représentent un risque infectieux nul, car ils ne contiennent qu’une partie du virus. Or incomplet, le virus est inoffensif.

Quelques jours après l’annonce officielle et deux mois après les faits, la vraie question est surtout comment, cela est possible. Une question à laquelle l’institut Pasteur n’a pas encore trouvé de réponse.

Une perte mystérieuse

Lors de l’inventaire annuel des membres du personnel remarquent une anomalie. Dans l’un des congélateurs d’un des laboratoires où sont manipulés des virus potentiellement dangereux, on découvre la disparition de près de 2 349 petits tubes qui se trouvaient pourtant dans la base donnée. Une enquête est lancée et pendant plusieurs semaines, personnes, matériel et procédures sont passés en revue.

Si elle n’est pas complètement écartée et fait même l’objet d’une plainte, l’hypothèse d’un acte malveillant semble pourtant « hautement improbable » pour le directeur de l’institut cité dans Le Monde. En effet l’étiquetage est si complexe que seuls ceux qui ont accès à la base de données savent ce qu’il y a dans les éprouvettes et il n’y a que 150 personnes qui travaillent dans ces laboratoires. Par ailleurs, on ne peut sortir d’un laboratoire à haut risque qu’en passant par un sas de désinfection qui aurait tué de facto le virus.

Selonle directeur, l’hypothèse la plus probable est qu’une erreur soit intervenue lors d’un transfert entre deux congélateurs. Fin 2012 ces tubes ont effectivement été mis dans un autre congélateur suite à un problème de décongélation. L’erreur a pu se produire vers mars 2013 lorsqu’ils ont été replacés dans leur congélateur d’origine. Il aurait pu être jeté sans que cela soit indiqué dans un registre. Il ne s’agirait donc que d’une erreur humaine.

Une enquête effectuée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient d’être ouverte et devrait permettre de pointer les divers dysfonctionnements en matière de traçabilité et de proposer des pistes pour y remédier.

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