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Chine : des terroristes entraînés au Pakistan ?

Le pouvoir chinois impute les attaques terroriste survenues ce week-end dans le Xinjiang à des Ouïghours formés au Pakistan.

Des « terroristes entraînés à l’étranger » sont derrière les attaques qui ont fait au total 19 morts au cours du week-end au Xinjiang. C’est en tout cas ce qu’a a annoncé lundi la municipalité de Kashgar, évoquant le Pakistan.

Quatorze personnes ont été tuées samedi et dimanche dans la ville de Kashgar lors d’attaques à l’arme blanche menées par des Ouïghours, minorité musulmane et turcophone du Xinjiang (nord-ouest), selon des sources officielles chinoises.

Six civils ont été tués et 15 personnes dont trois policiers ont été blessées ce dimanche lorsque des assaillants ont mis le feu à un restaurant et ont attaqué sauvagement des civils à Kashgar, indique l’agence Chine nouvelle.

Cerveau des attaques entraîné au Pakistan?

Un suspect arrêté après ces violences a confessé que le cerveau des attaques s’était entraîné au Pakistan, a annoncé la ville de Kashgar sur son site internet. Des premiers éléments d’enquête permettent d’établir que les dirigeants du groupe « ont appris le maniement d’explosifs et d’armes à feu dans les camps à l’étranger de l’Etim (Mouvement islamique du Turkistan oriental), au Pakistan. Ensuite ils sont rentrés au Xinjiang « pour y mener des activités terroristes », a assuré de son côté l’agence Chine nouvelle, citant les autorités de Kashgar.

Le pouvoir communiste chinois, aux prises depuis des années avec une insurrection larvée et à l’instabilité au Xinjiang, accuse régulièrement des terroristes étrangers d’y fomenter des troubles, mais sans fournir de preuves.

Réaction nationaliste

Ce lundi, le quotidien nationaliste Global Times accuse lui aussi les « extrémistes de l’étranger », de même que « certains médias occidentaux », d’avoir mis de l’huile sur le feu au Xinjiang en « provoquant le conflit entre les Ouïghours et les Hans ».

« Les responsables étaient tous d’origine ouïghoure, mais leur appartenance ethnique ne leur fournit aucune excuse qui leur permettrait d’échapper à un châtiment pour des crimes si horribles », estime le quotidien dans un éditorial. « Le gouvernement devrait punir ces terroristes plus sévèrement qu’il ne le fait », conseille le quotidien.

Les violences qui ont ensanglanté le Xinjiang ce week-end interviennent moins de deux semaines après des troubles qui ont fait 20 morts le 18 juillet dans la ville de Hotan, située elle aussi dans cette Région autonome. Plus de huit millions de Ouïghours vivent au Xinjiang, et nombre d’entre eux dénoncent depuis des décennies la répression culturelle et religieuse dont ils font l’objet, ainsi que l’immigration massive de Hans.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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