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Chine : cyber répression face aux rumeurs de coup d’État

Les dirigeants communistes chinois ont verrouillé la blogosphère ce week-end avec des mesures permettant de stopper les rumeurs politiques et les mécontentements des internautes sur les réseaux sociaux chinois.

Une vaste campagne de contrôle du net chinois, étrangement nommée « Brise de printemps », a été amorcée à la mi-février. L’agence officielle chinoise en a dressé un bilan : interpellation de 1.000 suspects, 200.000 messages « nuisibles » effacés et 3.000 sites ont reçu des avertissements.

La « Brise de printemps » a soufflé ardemment ce week-end. Les dirigeants communistes ont pris des mesures répressives pour donner un coup d’arrêt aux critiques politiques et aux rumeurs de coup d’État, à quelques mois d’une transition de pouvoir du régime.

Privés des réseaux sociaux mondiaux comme Facebook, Twitter et YouTube , les internautes chinois avaient accès à des sites de micro-blogging, où ils pouvaient poster jusqu’à 140 caractères et suivre d’autres internautes.

Sur le site Weibo (300.000 utilisateurs) et QQ, de nombreuses rumeurs et polémiques ont soufflé. La dernière en date était la suspicion d’un coup d’État en Chine. La rumeur a éclaté le 15 mars, après que Bo Xilai, patron du Parti communiste de Chongqing et prétendant au pouvoir suprême, ait été limogé. L’agence officielle Chine nouvelle explique que les rumeurs affirmaient que des « véhicules militaires étaient entrés dans Pékin » et que « quelque chose ne tournait pas rond » à Pékin.

Fin de l’anonymat sur les réseaux sociaux

Les dirigeants communistes ont employé des mesures radicales. L’utilisation des deux principaux réseaux sociaux, Weibo et QQ, a été largement limitée. Désormais, l’anonymat et les pseudonymes sont bannis de ces réseaux sociaux. Les deux principaux services de micro blogs chinois, Sina Weibo et Tencent QQ, ont suspendu samedi la possibilité pour les internautes de mettre en ligne des commentaires jusqu’au 3 avril, officiellement afin de lutter contre les « rumeurs nuisibles ».

Ces mesures restreignant la liberté des internautes interviennent alors que les autorités chinoises ont imposé la fermeture de seize sites web et arrêté six personnes pour « création et propagation de rumeurs », selon des informations données dans la nuit de vendredi à samedi par l’agence officielle Chine nouvelle.

Astrid Thins avec Belga

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