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Ce que l’on sait du drame de Joué-les-Tours

Une camionnette de la gendarmerie a fauché 23 enfants. Une fillette est morte et deux enfants sont toujours dans un état critique.

Les faits

Lundi 30 mai, vers 15h, une camionnette banalisée de la gendarmerie fauche un groupe de 25 personnes, dont 23 enfants, au rond-point de la Gitonnière, à Joué-les-Tours, une commune située au sud de Tours.

Bilan: un mort – une fillette de 8 ans -, deux blessés entre la vie et la mort, quatre blessés graves et dix blessés légers. L’instituteur qui accompagnait le groupe, le gendarme qui conduisait le véhicule et six élèves sont indemnes.

Le groupe d’enfants de CM1/CM2, parti de l’école primaire Mignonne, située aux portes du quartier populaire de la Rabière, se rendait au stade de rugby pour une séance de sport. Le gendarme, lui, ramenait le véhicule à sa caserne à Joué-les-Tours en provenance de Loches, en Indres-et-Loire, dans le cadre d’une mission non-urgente.

L’enquête

Le gendarme, au volant de la camionnette, a passé la nuit de lundi à mardi en garde à vue: il affirme avoir perdu le contrôle de son véhicule sans fournir davantage d’explications.

Une version confirmée par le procureur de la République de Tours, Philippe Varin: « C’est un accident de la circulation qui, semble-t-il, est dû à une mauvaise maîtrise du véhicule. » Selon le magistrat, aucune trace d’alcool ou de stupéfiant n’a été détectée sur le conducteur à ce stade de l’enquête, qui a été confiée au commissariat de police de Tours.

Le soutien des officiels

Claude Guéant et Luc Chatel se sont rendus ce mardi matin à Joué-les-Tours pour rencontrer les familles des enfants victimes de l’accident. Lors d’un point presse, le ministre de l’Intérieur a présenté « toutes les excuses » de la gendarmerie. « L’enquête, je le dis clairement, se déroulera de façon absolument claire. Rien ne sera caché, tout sera fait pour que nous connaissions la vérité », a-t-il déclaré. Claude Guéant a enfin précisé qu’il avait lancé dès lundi soir une enquête administrative « à la demande du président de la République », en complément de l’enquête judiciaire ouverte par le procureur de Tours.

Le ministre de l’Education s’est lui aussi dit « profondément bouleversé ». Il a « rendu hommage au courage et à la dignité des familles » des victimes, avec lesquelles il s’est entretenu pendant environ une demi-heure aux côtés de Claude Guéant et de l’équipe éducative.

Les ministres devaient ensuite se rendre au chevet des jeunes victimes, regroupées à l’hôpital pour enfants Clocheville de Tours.

La tache d’huile

Dans un premier temps, la préfecture a avancé que la camionnette avait glissé sur une plaque d’huile. Mais l’hypothèse n’a pas été vérifiée sur le plan technique, d’après le procureur.

Une fillette de CM1, égratignée au genou témoigne: « C’est un camion blanc qui a tourné le rond-point (…) On pense qu’il a glissé sur de l’huile et nous a foncé dessus. »

D’après des habitants de Joué-les-Tours, rassemblés pour une marche silencieuse ce lundi soir, le véhicule de la gendarmerie n’a pas pu déraper sur une plaque d’huile. Selon eux, cette hypothèse est avancée pour que l’enquête blanchisse le gendarme.

L’Express.fr

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