Condition sine qua non pour éventuellement permettre l’éventuelle montée de Nethys dans son capital, le Groupe « La Provence » a tenu ce mardi 2 mai son conseil d’administration afin de valider ses comptes 2016.
Cette réunion, houleuse, a dans le même temps été l’occasion pour Bernard Tapie de réorganiser la société de presse qu’il a récupérée en 2013. Alors qu’Olivier Mazerolle, ancien journaliste de France 2 et BFMTV, quitte le CA du groupe et que l’actuel PDG Claude Perrier s’en va, deux arrivées sont annoncées : au poste de PDG, celle de Jean-Claude Serfati (créateur en 1995 d’une entreprise d’annonces immobilières, Logic Immo) ; comme directeur de la publication et en charge du développement, le journaliste Franz-Olivier Giesbert (ancien patron des rédactions du « Figaro » et du « Point »).
Pourquoi se lancer dans un tel chamboulement, alors que Bernard Tapie est dans l’attente d’une décision de la Cour de cassation qui pourrait se traduire par l’obligation de rembourser plus de 400 millions d’euros ? Sans doute parce qu’il joue par avance une audience du tribunal de commerce de Paris, prévue le 20 mai, qui devra dire s’il prononce la liquidation des sociétés de Bernard Tapie, ou s’il valide le plan de redressement qu’il compte proposer.
L’homme d’affaires chercherait donc à se présenter devant ses juges sous son meilleur profil et avec l’équipe la plus crédible possible, pour laisser croire à sa faculté à rembourser ses dettes. Autant dire que si Nethys décidait de renforcer ses investissements dans la presse du Sud-Est de la France, cela signifierait s’avancer sur des terrains des plus mouvants et surtout, devoir composer avec Bernard Tapie au-delà de ce qui était envisagé ces derniers mois. Une cohabitation d’autant plus mal engagée que les deux représentants de Nethys ont refusé de valider les comptes de « La Provence », contre l’ avis des experts financiers sollicités par le groupe liégeois.
