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Brexit: les plans de Theresa May et de l’Écosse se précisent

Le Vif

La Première ministre britannique Theresa May a déclaré mardi vouloir boucler dans les deux ans prévus par le Traité de Lisbonne les négociations de sortie de l’UE, n’excluant pas toutefois un accord de transition pour amortir le choc du divorce.

« Je m’attends à ce que nous soyons capables de négocier un accord dans la période de deux ans » et « il n’est pas dans notre intention d’étendre cette période de négociation », a déclaré la dirigeante conservatrice au cours d’une audition devant les chefs des différentes commissions du Parlement britannique.

Theresa May faisait référence à la période de négociation de deux ans qui s’ouvrira avec Bruxelles une fois l’article 50 du Traité de Lisbonne activé, ce qu’elle compte faire d’ici à la fin mars.

« Mais il pourrait arriver que certains aspects pratiques requièrent une période de mise en oeuvre par la suite », a-t-elle expliqué, ouvrant potentiellement la voie à un accord de transition qui permettrait d’éviter une sortie trop abrupte du giron européen, en particulier pour les entreprises.

« Nous discuterons pour déterminer si nous avons besoin d’une phase de mise en place », a précisé Mme May, soulignant que le gouvernement britannique pourrait lui-même avoir besoin de « s’ajuster » à la nouvelle donne.

Cette éventualité, évoquée pour la première fois aussi clairement par Mme May, a également reçu le soutien du ministre des Finances Philip Hammond, qui, la semaine dernière, avait estimé qu’elle permettrait d’éviter des « perturbations », notamment dans le système financier.

Bruxelles a toutefois prévenu qu’il était « difficile d’imaginer une période transitoire » avant de définir précisément les termes de la future relation avec l’UE.

Theresa May a également indiqué qu’elle souhaitait mener en « parallèle » les négociations de sortie de l’UE et celles portant sur les futures relations commerciales entre le Royaume-Uni et le bloc européen, un enjeu majeur pour l’économie britannique.

Pressée de questions sur sa stratégie, Mme May a indiqué qu’elle ferait un « discours » en janvier 2017 pour évoquer plus avant son « approche » des négociations.

Theresa May a en revanche éludé la question d’un député qui l’interrogeait pour savoir si le Parlement voterait sur l’accord de sortie de l’UE.

L’Ecosse dévoile son plan pour rester dans le marché unique

De son côté, la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a elle présenté son plan pour que l’Écosse, qui a voté pour un maintien dans l’Union européenne, reste membre du marché unique en dépit du Brexit, menaçant à nouveau d’un référendum d’indépendance si nécessaire.

« Nous sommes déterminés à ce que l’Écosse conserve sa place au sein du marché unique », a déclaré Mme Sturgeon à Édimbourg, lors de la présentation de son plan pour que l’Écosse conserve sa place au sein du marché unique européen.

« J’accepte le fait qu’il y ait un mandat, confié par l’Angleterre et le pays de Galles, pour faire sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne. Mais je n’accepte pas l’idée qu’il y ait un mandat pour sortir quelque partie que ce soit du Royaume-Uni du marché unique », a-t-elle dit.

« Les Ecossais n’ont pas voté pour le Brexit, et un +Brexit dur+ causerait un grave préjudice à l’économie écossaise », a affirmé la cheffe du parti indépendantiste écossais (SNP), estimant qu’une sortie du marché unique « pourrait coûter 80.000 emplois » à la région.

Dans son plan, elle propose que l’Écosse, qui a voté à 62% pour rester dans l’UE lors du référendum du 23 juin, reste membre du marché unique à travers l’Espace économique européen (EEE) et l’Association européenne de libre-échange (AELE), à l’instar de la Norvège, de l’Islande et du Liechtenstein, trois états non-membres de l’UE.

Elle a toutefois ajouté que son « option favorite » est celle d’une Écosse indépendante et membre de l’UE.

Réagissant à ces propositions, la Première ministre britannique Theresa May s’est dit prête à les étudier « sérieusement », tout en mettant en garde contre les velléités indépendantistes des nationalistes écossais.

« Si l’Ecosse devait devenir indépendante, non seulement elle ne serait plus un membre de l’Union européenne mais elle ne serait plus non plus un membre du marché unique de l’Union européenne ni un membre du marché unique du Royaume-Uni », a-t-elle dit devant une commission du Parlement.

Un porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May avait souligné auparavant que le gouvernement était « déterminé à obtenir un accord (…) qui soit valable pour le Royaume-Uni dans son ensemble — ce qui inclut clairement l’Écosse ».

« La meilleure façon d’y parvenir est que le gouvernement et les administrations locales travaillent ensemble », a-t-il ajouté.

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