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Attentats d’Oslo : qui est Anders Behring Breivik ?

Selon les médias, Anders Behring Breivik, un norvégien de 32 ans, est le principal suspect des attentats d’Oslo. Pour les besoins de l’enquête, la police refuse toutefois de confirmer cette information. Qui est Anders Behring Breivik ?

Un « fondamentaliste chrétien »

La police norvégienne a décrit le principal suspect comme un « fondamentaliste chrétien » de droite hostile à l’islam.

Certains médias norvégiens avaient auparavant décrit Anders Behring Breivik comme étant proche des milieux d’extrême droite.

Sur son profil sur Facebook, l’homme à la chevelure blonde mi-longue se décrit comme « conservateur », « chrétien », célibataire, intéressé par la chasse et par des jeux vidéo tels que « World of Warcraft » et « Modern Warfare 2 ».

Un ex-membre de la droite populiste

Le parti du Progrès (FrP), une formation de la droite populiste norvégienne, a annoncé qu’Anders Behring Breivik avait fait partie de ses membres entre 1999 et 2006.

« Cela m’attriste encore plus d’apprendre que cette personne a été parmi nous », a déclaré la présidente du FrP, Siv Jensen, dans un communiqué.

La formation a précisé qu’il avait été radié du parti en 2006. Il a également été un responsable local du mouvement des jeunes du FrP, le FpU, entre 2002 et 2004, selon le communiqué du parti.

Un ex-membre d’un forum néo-nazi

Il était membre d’un forum néo-nazi suédois sur internet, selon la fondation Expo, un observatoire des groupes d’extrême droite basé à Stockholm. « Il s’est enregistré comme utilisateur en 2009, sous un pseudonyme qui conduit à son adresse e-mail », a précisé Mikael Ekman, chercheur dans cette fondation.

Il n’était pas possible, selon lui, de déterminer quand cet homme a cessé d’être actif sur ce forum qui compte quelque 22.000 membres dans la région.

Baptisé Nordisk, ce forum a été créé en 2007 et se considère comme le portail de « l’identité, la culture et les traditions nordiques ». Les discussions concernent « tout ce qui va de la suprématie blanche dans la musique jusqu’aux stratégies politiques pour écraser la démocratie », explique M. Ekman dans un article publié samedi sur le site d’Expo. Il ajoute que « les thèmes discutés sont souvent de nature raciste ». Ce forum contient aussi des incitations à la violence.

L’auteur d’un mémoire de 1.500 pages Sans un mémoire de 1.500 pages qu’il a publié sur Internet avant les faits, le Norvégien détaille les préparatifs de son action, évoquant « l’usage du terrorisme comme un moyen d’éveiller les masses » et dit s’attendre à être perçu « comme le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale ».

Le texte, rédigé en anglais et intitulé « A European Declaration of Independence – 2083 » est signé « Andrew Berwick, Commandeur des Chevaliers Justiciers ». Mais dans un passage, l’auteur confirme qu’il est Norvégien et que son nom réel est Anders Behring Breivik.

Entrecoupé de longues références historiques, le manifeste comprend de nombreux détails sur la personnalité du suspect, son modus operandi pour fabriquer une bombe et s’entraîner au tir, et son carnet de bord très précis des trois mois précédant les attaques.

Breivik donne des détails sur la façon d’obtenir gilets par balles, armes à feu et éléments servant à fabriquer des explosifs. Et sur les moyens qu’il trouvés pour cacher tout ce matériel une fois en sa possession. On apprend ainsi qu’il l’a dissimulé dans des caisses qu’il a ensuite enterrées.

L’homme de 32 ans vivait jusqu’il y a peu chez sa mère à Oslo mais avait emménagé en mai dernier dans un village nommé Asta où il louait une ferme. Cette ferme constituait sa couverture afin d’acquérir les grandes quantités d’engrais industriel qui lui ont servi à fabriquer sa bombe.

Dès son installation à la ferme, il a rompu tout contact avec ses amis restés à Oslo. Il ne voulait pas de visite, de peur que l’on découvre ce qu’il préparait. Breivik essayait de répondre à l’inquiétude de ses proches en leur assurant qu’il était très occupé mais qu’il touchait au but et qu’il pourrait les recevoir très bientôt.

Breivik avait fractionné son projet en plusieurs phases. A chaque étape franchie, il effaçait toute trace informatique de celle-ci. Son « manifeste » laisse aussi entendre qu’il a fait usage, durant les mois précédant les attaques, de stéroïdes anabolisants.

Il se termine par « je pense que ceci sera ma dernière entrée. Nous sommes maintenant le vendredi 22 juillet, 12H51 », soit moins de 3 heures avant le début des attaques d’Oslo.

Son père sous le choc Le père du suspect a expliqué dimanche qu’il avait reçu « un choc » en découvrant la photo de son fils sur les journaux en ligne. « Je lisais les nouvelles sur internet, et soudain j’ai vu son nom et sa photo. C’était un choc, je ne m’en remets toujours pas », a déclaré le retraité, qui vit en dans le sud de la France dans une luxueuse villa de Cournanel.

Le père, divorcé de la mère du suspect au moment de la naissance du garçon, explique avoir perdu contact avec son fils depuis 1995, lorsque celui-ci avait 15 ou 16 ans. « Nous n’avons jamais habité ensemble, mais nous avions quelques contacts durant son enfance », explique le retraité norvégien. « Lorsqu’il était plus jeune, c’était un garçon ordinaire, mais renfermé. Il ne s’intéressait pas à la politique à cette époque. »

Le Vif.be, avec Belga

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