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Attentat à Copenhague : la piste d’une radicalisation du suspect en prison prend corps

Pour la première fois, les services de renseignement danois (PET) ont évoqué mardi la piste d’une radicalisation en prison de l’auteur présumé des fusillades qui ont frappé Copenhague au cours du week-end et envoyé une onde de choc en Europe.

Trois jours après les pires attaques terroristes de l’histoire du Danemark, la police restait massivement mobilisée dans la capitale. Dans un communiqué, le PET a dit avoir reçu en septembre 2014 un rapport des autorités pénitentiaires faisant état d’un « risque de radicalisation » du suspect, un homme de 22 ans, alors en détention.

« Les éléments du rapport ne portaient pas à croire qu'(il) planifiait une attaque », ont toutefois précisé les services de renseignement. Des témoignages d’anciens amis du suspect dans le quartier populaire, où l’auteur présumé des attaques a été abattu par la police tôt dimanche matin, ont étayé l’hypothèse d’une radicalisation en prison. Selon ces proches cités par le journal Berlingske, il s’était fait pousser la barbe, ne discutait plus de filles ni de voitures mais plutôt de religion, de Gaza et d’une accession au paradis.

« Ces choses dont il parlait nous passaient complètement par-dessus la tête », a confié un ami dont le nom n’a pas été précisé. La double fusillade qui a visé samedi un centre culturel où se tenait un débat sur l’islamisme et la liberté d’expression puis une synagogue dimanche a fait deux morts. Cinq policiers ont été blessés.

Ces attaques ont ravivé les craintes en Europe, car le mode opératoire et les cibles rappellent fortement les attentats qui ont fait 17 morts à Paris du 7 au 9 janvier. Les enquêteurs ont jusqu’à présent observé une extrême discrétion, refusant de confirmer l’identité du suspect ou de s’exprimer sur ses possibles mobiles.

Beaucoup d’éléments pointent cependant vers un Danois d’origine palestinienne, Omar El-Hussein, sorti de prison deux semaines avant les attaques. Il avait été détenu pendant un peu plus d’un an pour avoir poignardé plusieurs fois à la jambe un jeune homme dans une gare de Copenhague.

Selon les médias danois, il évoluait en marge d’un gang de criminels, appelé « Brothas ». « C’est une énorme enquête, très compliquée », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police, Steen Hansen.

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