Antony Blinken. © AFP

Antony Blinken, un internationaliste né à la tête de la diplomatie américaine

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Internationaliste né, Antony Blinken pourrait bien encourager les États-Unis à revenir à une stratégie de politique étrangère qui donne la priorité aux alliances, contrairement à la politique du président Trump  » America’s First « . Première étape, apaiser les nerfs usés des alliés occidentaux…

Joe Biden, qui a été élu 46e président des États-Unis, s’apprête à annoncer les premiers membres de son cabinet. Selon le New York Times et l’agence Bloomberg, c’est Antony J. Blinken, le plus proche conseiller du président-élu Joe Biden en matière de politique étrangère, qui sera nommé au poste de secrétaire d’État.

Maître de la diplomatie

Une chose est sure, l’arrivée de Blinken au département d’État marquera un changement radical : alors que Mike Pompeo est resté un homme politique national tout au long de son mandat, Antony Blinken est reconnu comme un défenseur des alliances globales. Sa vaste expérience en relations internationales est perçue comme bénéfique pour rassurer les diplomates américains et les dirigeants du monde après quatre années de stratégies américaines tumultueuses sous Donald Trump.

La diplomatie est sans conteste une matière qu’il maîtrise depuis son plus jeune âge. M. Blinken a en effet un lien avec l’Europe, puisqu’il est allé à l’école à Paris. En France, il avait également l’habitude de disputer un match de football hebdomadaire avec des responsables américains, des diplomates étrangers et des journalistes. Des rencontres qui lui ont permis de se créer un réseau mondial tentaculaire.

Il a ensuite entamé sa carrière au département d’État sous l’administration démocrate Clinton, et a même été proche conseiller de Joe Biden durant deux décennies. Il sera finalement élevé au poste de secrétaire d’État adjoint sous le président Barack Obama.

Priorité aux alliances

La principale des nouvelles priorités d’Antony Blinken sera de rétablir les États-Unis en tant qu’allié de confiance prêt à rejoindre les accords et institutions mondiaux, notamment l’accord de Paris sur le climat, l’accord sur le nucléaire iranien, et l’Organisation mondiale de la santé – qui ont été abandonnés par Donald Trump.

« En termes simples, les grands problèmes auxquels nous sommes confrontés en tant que pays et en tant que planète, qu’il s’agisse du changement climatique, d’une pandémie, de la propagation de mauvaises armes – pour dire l’évidence, aucun d’entre eux n’a de solutions unilatérales « , a déclaré M. Blinken lors d’un forum à l’Institut Hudson en juillet. « Même un pays aussi puissant que les États-Unis ne peut pas les gérer seul.« 

Antony Blinken est également susceptible de superviser une posture plus dure envers la Chine. « La première chose est que nous devons sortir d’un déficit stratégique dans lequel le président Trump nous a mis« , a-t-il déclaré dans une interview accordée à Bloomberg. « Le président Trump a aidé la Chine à faire progresser ses propres objectifs stratégiques clés. »

Selon lui, travailler avec d’autres pays pourrait avoir l’avantage supplémentaire de rivaliser avec la Chine en choisissant des efforts multilatéraux pour faire progresser le commerce, les investissements technologiques et les droits de l’homme. Le candidat à la tête de la diplomatie américaine espère ainsi forger des liens plus solides avec l’Inde, notamment, mais également approfondir l’engagement à travers l’Afrique et reconnaître l’Europe comme un partenaire de « premier recours, et non de dernier recours, lorsqu’il s’agit de relever les défis auxquels nous sommes confrontés « .

Dans une lutte politique qui est encore loin d’être terminée, le futur secrétaire d’État ne cache pas ses objectifs : ramener les États-Unis au rang de leader sur la scène mondiale sur des questions globales comme le covid, le climat et la non-prolifération des armes nucléaires.

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