Abdelmadjid Tebboune © Belga

Algérie: le nouveau président Tebboune « tend la main » au mouvement de contestation

Le Vif

Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune a dit vendredi « tendre la main » au « Hirak », le mouvement de contestation populaire inédit qui secoue l’Algérie depuis près de dix mois.

« Je tends ma main au ‘Hirak’ pour un dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle », a déclaré M. Tebboune, un ex-fidèle du président déchu Abdelaziz Bouteflika, lors de sa première conférence de presse à Alger après sa victoire à l’élection présidentielle jeudi.

S’adressant au « Hirak », il s’est engagé à « amender la Constitution (…) qui sera soumise à un référendum populaire », sans préciser selon quelle procédure et par qui le texte fondamental serait modifié.

Pour tenter de sauver son pouvoir et apaiser le « Hirak », M. Bouteflika avait en mars proposé la mise sur pied d’une « Conférence nationale » chargée notamment de modifier la Constitution. Mais cela n’avait pas suffi et il avait finalement été contraint à la démission.

M. Tebboune a aussi promis défendre la liberté de la presse. « Il y aura une nouvelle loi électorale et nous séparerons définitivement l’argent de la politique », a ajouté M. Tebboune, en s’engageant à « construire un Etat purifié de la corruption et des corrompus », dans une allusion à l’entourage du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

M. Tebboune avait été limogé par M. Bouteflika moins de trois mois après sa nomination comme Premier ministre, après s’être attaqué aux oligarques proches de l’entourage du chef de l’Etat, notamment de son frère Saïd, considéré alors comme un « président bis ».

Saïd Bouteflika a été condamné en septembre à 15 ans de prison pour complot, tandis que nombre d’oligarques sont en détention préventive ou condamnés dans des affaires de corruption.

« Je serai toujours du côté des jeunes et de leur intégration effective dans la vie économique et politique », a-t-il juré à la fin de sa conférence de presse, qui a duré une quarantaine de minutes.

Interrogé par un journaliste sur la réaction du président français Emmanuel Macron qui a appelé les autorités algériennes à engager un « dialogue » avec le peuple, le nouveau chef de l’Etat n’a pas voulu répondre: « Je ne reconnais que le peuple algérien », a-t-il dit.

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