Sergei Lavrov.

Afghanistan: Moscou dénonce le « retrait précipité » des forces américaines

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé vendredi que le départ « précipité » des Américains d’Afghanistan était responsable de la dégradation de la situation dans le pays, où les talibans mènent plusieurs offensives victorieuses.

« Ces derniers jours, nous avons assisté à une dégradation rapide de la situation en Afghanistan. À la lumière du retrait précipité des contingents américains et de l’Otan, l’incertitude (…) militaire et politique dans et autour du pays s’est fortement accrue », a-t-il déclaré, cité par les agences de presse russes.

« Dans les circonstances actuelles, il existe le risque réel d’une instabilité débordant sur les États voisins« , a ajouté M. Lavrov qui s’exprimait à Tachkent, en Ouzbékistan, où il participe à une conférence régionale avec les pays d’Asie centrale.

Depuis qu’ils ont lancé début mai une offensive contre les forces afghanes à la faveur du retrait des forces étrangères, les talibans ont conquis de vastes territoires ruraux, notamment dans le nord et l’ouest du pays, loin de leurs bastions traditionnels du sud.

Ils se sont emparés de plusieurs postes-frontières clés avec l’Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan, et encerclent plusieurs capitales provinciales.

Privées du soutien américain, les soldats afghans n’ont offert qu’une faible résistance. Plus d’un millier d’entre eux se sont par exemple réfugiés la semaine dernière au Tadjikistan, qui a mobilisé 20.000 réservistes à sa frontière avec l’Afghanistan.

Le président tadjik Emomali Rakhmon s’est lui rendu vendredi dans la région pour inspecter la préparation au combat de son armée.

La Russie, puissance régionale restée proche des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, s’inquiète d’une déstabilisation dans la région où elle conserve des bases militaires.

« La crise afghane exacerbe la menace terroriste et le problème du trafic de drogue, qui a atteint des niveaux sans précédent », a encore déclaré vendredi Sergueï Lavrov.

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