Marchés de Noël, patinoires, éclairages : comment les festivités de fin d’année s’adaptent à la crise énergétique

Stagiaire Le Vif

Les festivités de fin d’année arrivent à grands pas, annonçant le retour des marchés de Noël, des éclairages de rue et des patinoires. Face à la hausse des prix de l’énergie, les comités d’organisation réfléchissent à des moyens de réduire leur consommation.

La crise énergétique aura-t-elle raison de la magie de Noël ? La plupart des activités de fin d’année ne sont pas menacées par la hausse des prix de l’énergie pour le moment. Toutefois, les différents comités d’organisation réfléchissent chacun aux moyens de réaliser des économies. Certaines mesures devraient ainsi bousculer les traditions.

Les marchés de Noël maintenus

Premier élément rassurant : les marchés de Noël, traditionnellement installés un peu partout dans le pays à partir du mois de décembre, seront encore présents cette année. Aucune ville n’a pour le moment fait d’annonce allant dans le sens contraire.

Philippe Close, le bourgmestre de Bruxelles, a expliqué sur Bel RTL l’importance du maintien des Plaisirs d’Hiver, l’événement phare des fêtes de fin d’année au sein de la capitale. « Les Plaisirs d’Hiver, c’est un millier d’emplois, deux millions de visiteurs. Cela remplit nos hôtels, nos cafés, nos restaurants. »

À Mouscron, une décision moins joyeuse a été prise : un marché de Noël sera bien installé cet hiver, mais il ne durera que 3 semaines et demie. Habituellement, les festivités mouscronnoises prennent place durant plus de 40 jours en période hors Covid.

Les villages féériques devront changer leurs habitudes s’ils ne veulent pas voir les factures s’envoler. « Les marchés de Noël nécessitent des consommations importantes, et on n’a pas attendu la crise de l’énergue pour faire des économies », explique Jean-Christophe Echement, responsable de l’organisation en charge du marché de Noël à Louvain-la-Neuve. « Dans notre village, on ne chauffe pas les chalets. Depuis deux ans, nous plaçons des boitiers fusibles avec des disjoncteurs pour cadrer la consommation qui est faite dans chacune des maisonnettes. Avant, on comptait en millier de watts par chalet. Aujourd’hui, on compte en centaines. »

Bien que les différents comités d’organisation se montrent attentifs à faire des économies, certaines activités restent énergivores. « Pour les appareils à raclettes par exemple, il faut compter sur une grosse dose d’énergie », explique Jean-Christophe Echement. « Sinon, il faudrait 45 minutes pour cuire son fromage ! »

Les patins à glace troqués contre les patins à roulettes

Autre source d’énergie à la consommation non négligeable : les patinoires. « Ceux qui organisent des activités de patin sur glace vont devoir y réfléchir à deux fois, regrette Jean-Christophe Echement. Le coût énergétique pour ce genre d’activité est colossal, et cela se rentabilise difficilement. »

Si certaines villes comme Charleroi maintiennent les patinoires, d’autres s’attèlent à trouver des alternatives. « On réfléchit actuellement à la possibilité de recourir à des patinoires synthétiques« , explique l’office du tourisme de Durbuy.

Au marché de Noël de Mons, une décision radicale a été prise : la patinoire ne sera pas installée cette année. Celle-ci sera remplacée par une piste de rollers sur du plancher en bois. Verviers, La Louvière et Tournai ont aussi décidé de ne pas installer de patinoire.

À Arlon, cette solution est à l’étude parmi d’autres alternatives à privilégier pour les prochaines années. « Les travaux sur la place Léopold empêchent de toute façon l’installation d’infrastructures pour cette année », souligne Catherine Arnold, présidente de l’ACIA, l’association qui gère la patinoire arlonaise habituellement.

Quant à la Ville de Gembloux, si une décision similaire a été prise, ce n’est en raison des dépenses financières, des contrats fixes avaient été négocié avec les fournisseurs d’énergie jusqu’à la fin de l’année. L’objectif est surtout de montrer l’exemple en ne montrant pas des signaux contradictoires aux citoyens.

À noter que Bruxelles, Liège et Namur n’ont pas encore fait d’annonce à ce sujet.

Des LED pour éclairer les rues

Beaucoup s’interrogent sur le maintien ou non des lumières festives à travers les rues. Certaines villes réfléchissent effectivement à réduire les durées d’éclairage ainsi qu’à supprimer la lumière dans certaines zones urbaines. En Autriche, la capitale Vienne, connue pour ses marchés de Noël et son concert du nouvel an, a par exemple renoncé cette année à illuminer le Ring, sa plus célèbre avenue.

Pour réduire les frais énergétiques, de nombreuses villes passent à un éclairage public par lumière LED. Ce type d’ampoule est extrêmement efficace, consommant 60% à 75% d’électricité en moins qu’une ampoule classique à incandescence.

« Tout notre éclairage urbain a été renouvelé avec des LED », rapporte le comité de gestion du Centre Ville de Mons. « Nous avons estimé la consommation d’électricité de nos LED pour la période de fin d’année, et elle ne devrait pas être élevée. Le faible montant que cela coûtera à la ville ne devrait donc pas entraîner de changement majeur dans le dispositif installé habituellement.« 

À Liège, l’ensemble du réseau public devrait être remplacé avec du LED d’ici 2026, ce qui permettrait de réduire la facture énergétique de 50%. La cité ardente a aussi décidé de réduire les éclairages festifs par rapport aux autres années, passant de 10 à 8 heures par jour – l’éclairage matinal ayant été supprimé. Les lumières seront allumées 45 jours sur l’année au lieu de 50 traditionnellement.

Si les fêtes de Noël sont durement touchées par la crise, les différents comités d’organisation interrogés s’accordent sur l’importance de maintenir les activités de fin d’année. « On peut réduire l’éclairage dans les villes, mais iI ne faut pas non plus que cela devienne sinistre« , explique Jean-Christophe Echement. « Il faut mieux gérer la consommation d’énergie tout en gardant l’esprit de Noël. » Philippe Close a aussi été dans ce sens lors de son interview sur Bel RTL : « Il ne faut pas rajouter à la crise énergétique une désespérance morale. C’est très important pour le moral des Belges. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire