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Engie réalise un chiffre d’affaires annuel de 93,9 milliards d’euros

Le géant énergétique français Engie a enregistré en 2022 une forte croissance dans la plupart de ses activités, dopé par la flambée des prix de l’énergie. Le groupe a vu son résultat net s’envoler en 2022, à 5,2 milliards d’euros pour 2022, contre 2,9 milliards d’euros en 2021, lors de la présentation des résultats financiers. Mais son bénéfice net est réduit de 95% par rapport à l’an dernier, à 200 millions d’euros, par d’importantes dépréciations comptables.

Les investisseurs ont réagi avec enthousiasme à l’annonce des résultats, l’action Engie grimpant de plus de 5 % mardi matin, dans un marché boursier globalement teinté de rouge.

   Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 93,9 milliards d’euros, en hausse de 62,2% par rapport à 2021. « En 2022, Engie a réalisé une solide performance financière et opérationnelle avec un EBIT (bénéfice avant intérêts et impôts) en forte progression de 43% à 9 milliards d’euros », a commenté la directrice générale Catherine MacGregor lors de la présentation des résultats, en se référant à la croissance organique du résultat d’exploitation.

   Chaque membre du personnel a également reçu une prime de 1.500 euros l’année dernière. L’entreprise proposera par ailleurs une augmentation du dividende annuel brut à 1,40 euro par action, contre 0,85 euro en 2021.

   Même si le groupe a vu ses résultats exploser en 2022, de lourdes charges et des pertes de valeur viennent assombrir le tableau.

   Le groupe voit son bénéfice net amputé à 95% sous l’effet de lourdes dépréciations et provisions, tombant à 200 millions d’euros, contre 3,7 milliards l’année précédente. La plus lourde charge, à 3,7 milliards d’euros, est due à la réévaluation de futurs contrats de couverture. S’ajoutent 2,8 milliards de pertes de valeur, largement dues aux provisions pour le démantèlement futur de ses centrales nucléaires belges, et un milliard de crédit perdu dans le gazoduc Nord Stream 2, jamais ouvert à cause de la guerre en Ukraine.

   « Engie poursuit ses progrès en Belgique où nous avons signé en janvier un accord de principe avec le gouvernement pour prolonger Doel 4 et Tihange 3, a expliqué la directrice générale Catherine MacGregor. L’objectif, in fine, est de signer un accord définitif avant l’été ». Le directeur général adjoint Finances, Pierre-François Riolacci, a souligné à cet égard que le nucléaire ne faisait pas partie des priorités stratégiques d’Engie.

   En outre, « la hausse de 2,9 milliards d’euros des provisions nucléaires proposée en décembre 2022 par la commission des provisions nucléaires (CPN) est injustifiée, a rappelé le groupe dans son communiqué, indiquant qu’une proposition ajustée avait été soumise à la CPN. Malgré le désaccord de l’entreprise, les provisions liées au nucléaire belge ont néanmoins été comptabilisées par le groupe français.

   À la question de savoir si Engie envisage la prolongation temporaire des autres réacteurs nucléaires (Doel 1 et 2 ainsi que Tihange 1) par le biais d’une « fuel extension » (allongement du cycle du combustible des centrales nucléaires, NDLR) pour éviter les pannes d’électricité pendant l’hiver 2025, la directrice générale a répondu par la négative. « Nous ne planifions pas cela car le cadre relatif à la sûreté nucléaire n’est pas assuré pour ce type de procédure », a-t-elle précisé. « Tous nos efforts sont concentrés sur le renouvellement des deux centrales nucléaires (Doel 4 et Tihange 3, NDLR). » La CEO a admis qu’à cet égard, l’hiver 2025 sera crucial. « La Belgique a organisé une vente aux enchères dans le cadre du mécanisme de rémunération de la capacité (CRM). Cette vente, à laquelle nous avons participé, devrait permettre de disposer de capacités de production supplémentaires. Engie prévoit en outre que sa centrale au gaz à Flémalle (province de Liège) sera prête en 2025, « donc juste à temps ».

   Engie engage désormais la deuxième étape de son plan stratégique et accélère sa croissance dans la transition énergétique. Avec la fermeture progressive des gazoducs russes de Gazprom, Engie s’est lancé comme d’autres énergéticiens dans une course à la diversification des approvisionnements, en gaz acheminé par gazoducs et en gaz naturel liquéfié (GNL) transporté par voie maritime.

   « Nous avons joué un rôle crucial dans la sécurité d’approvisionnement en France et en Europe, en diversifiant nos contrats gaz pour couper notre exposition à la Russie, et en nous appuyant fortement sur nos infrastructures de regazéification, de transport, et de stockage », a souligné Catherine MacGregor. Son groupe est le 3e opérateur de terminaux méthaniers en Europe, les portes d’entrées du GNL.

   Après avoir mis en service 4 gigawatts (GW) de nouvelles capacités renouvelables en 2022, Engie, 1er opérateur d’énergie éolienne et solaire en France et 4e acteur européen, vise une croissance annuelle de 4 GW pour atteindre 80 GW en 2030 dans le monde.

   Le groupe a par ailleurs annoncé son intention de réaliser entre 22 milliards et 25 milliards d’euros d’investissements de croissance sur la période 2023-2025, un montant en hausse de 50% par rapport à la période 2021-2023.

   Pour 2023, Engie table sur un résultat net récurrent compris entre 3,4 milliards et 4 milliards d’euros et un résultat opérationnel courant (Ebit) hors nucléaire de 6,6 milliards à 7,6 milliards d’euros.

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