Petit Poilu a ce vrai goût d’enfance qui fait de chaque album une merveille. © dupuis

Carrément incontournable, ce Petit Poilu!

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Joie! Petit Poilu s’offre une exposition pas comme les autres au Centre belge de la bande dessinée, à la fois ludique, immersive et capable de plaire tant aux plus petits qu’aux «esthètes bobos».

«Je crois que c’est ça qu’on aime bien avec Petit Poilu: il plaît, je crois, tant aux gamins qui ne connaissent rien à la bande dessinée et ne savent même pas encore lire, qu’aux esthètes un peu bobo qui apprécient la manière: on a conçu l’expo pour que les deux s’y retrouvent.» Pierre Bailly ne croit pas si bien dire, alors qu’il nous fait visiter, à quelques jours de son inauguration, les contours de Carrément Poilu!, l’exposition que consacre – enfin – le Centre belge de la bande dessinée (CBDD) au petit personnage que le Liégeois a inventé, à destination des plus petits, avec sa compagne, Céline Fraipont, il y a maintenant quinze ans. Le gamin que votre serviteur était aurait adoré venir s’amuser ici (dans un musée! ) et l’esthète bobo qu’il est devenu a encore la banane et les yeux plein d’étoiles face aux originaux de Pierre et à la scénographie de cette exposition que, contre toute attente, on a adoré faire en partie à quatre pattes – histoire de découvrir et pénétrer dans les espaces immersifs que peuvent désormais s’offrir, et pour près d’un an, les petits fans du Petit Poilu, au plus près de son univers plein de couleurs, de fantaisie et de vie.

On a adoré, contre toute attente, découvrir l’expo en partie à quatre pattes.

Sans parole mais avec poésie

C’est en cherchant une bande dessinée à montrer à leur fille de 3 ans – et en constatant que des BD muettes à destination des plus petits, ça n’ existait encore que peu ou prou – que le couple liégeois se lance, en 2007, avec Dupuis et La Sirène gourmande dans l’aventure Petit Poilu devenue success story: à chaque album sa véritable aventure, mue selon des rituels immuables, du petit déjeuner en famille pour commencer l’album au retour au dodo pour le boucler, en compagnie d’un objet souvenir, le tout sans le moindre texte mais avec une poésie, un sens du récit et un vrai goût d’enfance qui fait de chaque album une petite merveille. Petit Poilu, lancé avec quelques autres titres destinés aux enfants dès 3 ans, est d’ailleurs le seul à avoir survécu à la collection et à avoir trouvé son public: la série compte désormais 27 tomes, une adaptation en série animée (78 épisodes) et, désormais, son expo, pas comme les autres non plus, au «Musée de la BD». Avec, dès l’entrée, une porte taillée à leur mesure et une proposition de chasse aux trésors et aux tampons encreurs accrochés à chaque «cube immersif», pour que les gamins se sentent tout de suite chez eux. Et ici, comme dans la BD, (presque) pas de texte, pas d’écran et des installations très organiques, réalisées sur la base d’un projet mené avec l’Ecole Boulle des arts et métiers, à Paris, qui bouscule joyeusement les habitudes des lieux. Un seul regret à la sortie: ne plus avoir 3 ans.

Carrément Poilu, au CBBD, à Bruxelles.jusqu’au 15 août 2023.

Petit Poilu T27 – Tout pour moi, rien pour tous! , par Céline Fraipont et Pierre Bailly, Dupuis, 32 p.

© dr

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