CPAS d’Anderlecht: les dysfonctionnements étaient connus, la N-VA réclame une commission d’enquête
La N-VA réclame une commission d’enquête concernant les fraudes présumées du CPAS d’Anderlecht. Un conseiller du CPAS anderlechtois aurait déjà alerté sur des dysfonctionnements au sein de l’organisme par le passé.
La N-VA réclame une commission d’enquête parlementaire sur les abus présumés au CPAS d’Anderlecht. Il n’y aurait aucune objection à cela au sein de la future majorité de l’Arizona, assurent les nationalistes flamands.
Cette demande intervient au lendemain d’une journée d’auditions sur ce sujet en commission des Affaires sociales de la Chambre. L’auditorat du travail de Bruxelles a ouvert une enquête sur une éventuelle fraude dans l’octroi d’allocations, à la suite du reportage de l’émission Pano de la VRT qui a révélé un certain nombre d’abus.
En marge de la séance, les députés ont reçu un courrier d’un conseiller CPAS de la commune bruxelloise. José Fernandez Lopez (DéFI) y affirme avoir alerté depuis des années sur des dysfonctionnements au sein du CPAS. « Nous avons proposé en 2021 la mise en place d’une cellule anti-fraude. Cela n’a jamais été suivi d’effet », déplore-t-il. Selon le député N-VA Wouter Raskin, ce témoignage « montre que les signaux ont été ignorés pendant des années, tant au niveau politique qu’administratif ». « C’est un exemple classique du système de clientélisme et de copinage qui caractérise le PS. Le fait que cela s’accompagne d’éventuelles fraudes sociales ne fait qu’empirer les choses. »
Les nationalistes flamands estiment également que les explications données mercredi par la ministre démissionnaire de l’Intégration sociale Karine Lalieux (PS) ne sont pas suffisantes. Par ailleurs, l’ancien et actuel président du CPAS d’Anderlecht, également membres du PS, ne se sont pas présentés mercredi. « Si même les responsables se soustraient à leurs responsabilités, une commission d’enquête est le seul moyen de découvrir la vérité », selon M. Raskin.
« Le show en séance plénière »
La ministre Lalieux été une nouvelle fois interrogée à ce sujet jeudi en séance plénière de la Chambre. La socialiste a vertement répondu à M. Raskin, mais aussi à Vincent Van Quickenborne (Open Vld) et Ellen Samyn (Vlaams Belang). « Hier, j’ai passé des heures et des heures en Commission et j’ai dit que j’étais disponible pour en reparler si nécessaire. Mais force est de constater que vous préférez faire le show en séance plénière« , a-t-elle accusé.
Lorsque Vincent Van Quickenborne a demandé si elle ou son cabinet avait eu des contacts avec l’ancien et actuel président du CPAS d’Anderlecht, elle n’a donné aucune réponse. Le libéral en a conclu que la ministre « a beaucoup à cacher ». « Il y aura une commission d’enquête, et cela relèvera de votre responsabilité« , a-t-il averti. Pour mettre en place une commission d’enquête, une majorité simple au Parlement suffit.
En marge de la séance plénière, le négociateur N-VA Theo Francken a assuré au micro de l’émission Villa Politica (VRT) que le prochain gouvernement fédéral en cours de formation permettra la mise sous tutelle des communes en cas d’abus manifestes ou lorsqu’il existe des indices d’abus.