Salah Abdeslam © AFP

Voilà ce que Salah Abdeslam aurait dit lors de son audition à la police

Le Vif

La chaîne BFM TV et Le Monde publient ce matin des extraits de l’audition de Salah Abdeslam effectuée après son arrestation de vendredi dernier. Il serait notamment passé d’une planque à une autre en taxi.

Après une traque de quatre mois, l’homme est arrêté ce vendredi 18 mars. Le 19 mars, il est auditionné par la police. Voici ce qu’il aurait dit aux enquêteurs, selon BFM TV qui aurait eu accès à l’enregistrement de l’audition.

Charge son frère

Il commence par affirmer que c’est sous l’influence de son frère Brahim (qui s’est fait exploser au Comptoir Voltaire à Paris ndlr) qu’il s’est engagé à commettre ces opérations. C’est encore lui qu’il charge allègrement en martelant plusieurs fois son nom et en expliquant que c’est à sa demande qu’il a « loué des voitures et des hôtels » et que c’est aussi lui qui lui « a remis, dans la planque de Bobigny, sa ceinture explosive ». Il précise enfin que c’est encore lui qui aurait payé pour tout. « Chaque fois que j’ai dû payer des choses pour préparer ces attentats, l’argent venait de Brahim ».

Il désigne Abaaoud, l’instigateur présumé des attaques terroristes de novembre à Paris, comme le responsable des attaques tout en stipulant qu’il ne l’aurait vu qu’une seule fois « J’ai vu Abaaoud à Charleroi la nuit du 11 au 12 novembre 2015. C’est la seule fois que j’ai vu Abaaoud de ma vie. »

Etrange, lorsqu’on sait que les deux hommes ont été condamnés pour braquage en 2010.

Son rôle dans les attentats

Enfin il précise que lui-même devait se faire exploser au Stade de France en rentrant comme spectateur. Mais comme il n’avait pas de billet, il a renoncé. « J’ai renoncé lorsque j’ai stationné le véhicule. J’ai déposé mes 3 passagers, puis j’ai redémarré. J’ai roulé au hasard. »

Le Monde va plus loin puiqu’il précise:  » Je me suis stationné quelque part, j’ignore où. J’ai fermé mon véhicule, j’ai pris la clé avec moi et je suis rentré dans la station Montrouge. J’ai fait quelques arrêts de métro, un ou deux. Je suis ensuite descendu du métro. J’ai marché jusqu’à un magasin de téléphone, j’ai acheté un téléphone et j’ai contacté une seule personne »

Il a donc erré dans le métro avant de contacter Mohammed Abrini, qui est lui toujours en fuite à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Ce serait, selon ses dires, la seule personne qu’il aurait contactée. Or il existe des preuves montrant qu’il a joint d’autres personnes au soir de 13 novembre.

Complicité à Bruxelles et taxi

Il ne va pas dire grand-chose sur ses complicités à Bruxelles durant sa cavale. Tout juste Abdeslam précise-t-il qu’il s’est dans un premier temps caché à Schaerbeek, chez Mohamed Belkaid, l’homme tué lors de l’interpellation à Forest du 15 mars. Les deux hommes se connaissent, car Salah a été en personne chercher Mohamed Belkaid en septembre 2015 à la frontière austro-hongroise.

Salah Abdeslam, selon Le Monde, aurait avoué aux enquêteurs que son retour de Paris ne fut pas bien accueilli. « Il [Mohamed Belkaid] n’était pas content de me voir revenir. Je lui ai expliqué que je ne pouvais pas me faire sauter. Il m’a consolé et m’a ensuite dit qu’il allait me cacher le temps que je puisse partir dans un lieu où je serai en sécurité ».

Une dizaine de jours plus tard, ils rejoindront l’autre planque de Forest en taxi, cette même planque où Belkaid sera abattu.

Il dément aussi son lien avec Najim Laachraoui, l’un de ceux qui se sont fait exploser à Zaventem, alors que l’on sait qu’il a été contrôlé à la frontière austro-hongroise en sa compagnie et celle de Belkaid en septembre 2015.

Qui est Mohammed Abrini ?

Mohamed Abrini
Mohamed Abrini © AFP

Ce Belgo-Marocain, âgé de 30 ans, a été filmé deux jours avant les attaques parisiennes en compagnie de Salah Abdeslam, à la station-service de Ressons-sur-Matz, près de Compiègne, dans l’Oise, sur l’autoroute en direction de Paris. Mohamed Abrini était au volant de la Renault Clio retrouvée à Paris après les attentats. Mohamed Abrini et Salah Abdeslam, tous deux originaires de Molenbeek, ont encore été vus la veille des attentats à Bruxelles. Mohamed Abrini est suspecté d’avoir séjourné en Syrie. Son jeune frère Souleymane a rejoint l’Etat islamique en janvier 2014 et est mort huit mois plus tard. Ce jeune frère aurait combattu dans la même cellule qu’Abdelhamid Abaaoud. Mohamed Abrini a été condamné à plusieurs reprises pour des délits de droit commun, principalement pour des vols avec violence. Abrini est toujours en fuite.

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