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Vaccination obligatoire: qui est pour, qui est contre? Voici les avis de chaque parti francophone

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Les sorties dans la presse se font de plus en plus nombreuses sur la vaccination obligatoire. Le Vif a rassemblé les points de vue de chaque parti francophone.

DéFI, contre… mais pour l’extension du coronapass

Le président de DéFI, François De Smet, précise au Vif la position du parti: « Depuis le début de l’été, DéFI demande la vaccination obligatoire du personnel soignant. La vaccination obligatoire de l’ensemble de la population paraît à ce stade impraticable : va-t-on mettre des amendes aux personnes non vaccinées ? Mieux vaut passer par une extension du coronapass en cas d’aggravation, qui constitue de facto une obligation vaccinale. Il faut apprendre à vivre avec le virus et ne plus jamais se mettre en position de restreindre des libertés ou de mettre en place de nouveaux confinements ».

Le PTB, contre

Egalement contacté par Le Vif, le PTB n’est pas pour rendre le vaccin obligatoire. « Le vaccin est un instrument important pour sortir de la pandémie, mais il y a un problème d’adhésion et de confiance », nous dit le parti. « On ne va pas résoudre cela en passant en force, cela va polariser et accentuer encore la méfiance. Il faut une remise en question plus profonde de la stratégie du gouvernement. Il faut créer de l’adhésion et pour cela, le gouvernement doit aller vers les gens et être réellement à l’écoute. Pour combattre la méfiance contre Big Pharma, la levée des brevets est aussi une nécessité », nous glisse le PTB.

Le MR, ça dépend

Dans une interview sur LN24, le ministre wallon Jean-Luc Crucke s’est dit favorable à une obligation vaccinale à Bruxelles.

« A un moment donné, les masques doivent tomber. Ce que je n’aime pas, c’est le langage où on dit où on va vous pourrir la vie jusqu’au moment où vous allez comprendre que vous devez vous vacciner. Clairement, il y a un déficit de vaccination à Bruxelles et, si ça ne fonctionne pas, il faudra aller jusqu’au bout du raisonnement et dire: c’est l’obligation vaccinale », a-t-il déclaré ce jeudi. A ses yeux, ce qu’il faut absolument éviter, c’est de fermer à nouveau des secteurs économiques et les écoles.

Le MR cependant se dit: « pour un incitant ou un libre choix mais pas pour une obligation ».

Le PS, plus prudent

Les socialistes se sont montrés plus prudents mais évoquent tout de même l’obligation vaccinale. Ce lundi, le président du PS, Paul Magnette s’est dit ouvert au débat sur la vaccination obligatoire pour la population. Christie Morraele s’est positionné pour, en cas de quatrième vague : « À ce stade, nous n’obligerons pas la vaccination pour tous parce que nous avons plus de 80 % de personnes vaccinées et que nous pouvons encore augmenter ce taux. Si en octobre ou en novembre, avec la quatrième vague, les hôpitaux arrivent à gérer l’augmentation de la contamination, nous aurons rempli nos objectifs. Si par contre, nous devons refermer à nouveau les restaurants ou encore les lieux culturels, tout le monde comprendra que nous devrons remettre la question sur la table », a expliqué mercredi la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale, sur le plateau de la RTBF.

Ecolo, contre

Ecolo, dont est issu le ministre régional de la Santé Alain Maron, continue à miser sur le travail de proximité et la pédagogie. « On sait que la situation à Bruxelles est préoccupante. Ce qu’il faut, c’est continuer la pédagogie, aller convaincre pour que la réticence vaccinale soit moindre, aller porter les vaccins à la population », a expliqué la co-présidente des Verts francophones, Rajae Maouane, au micro de Bel-RTL ce jeudi.

Le CDH, pour

Maxime Prévoit était l’invité de LN24 ce mercredi. « Je pense normal que les formations politiques, dans ce pays comme en Europe, aient privilégié la démarche d’adhésion volontaire à la vaccination. Aujourd’hui, je suis convaincu que cette démarche a montré ses limites. On doit pouvoir aborder sans tabou la question de la vaccination obligatoire pour l’ensemble des catégories professionnelles et de la population », a-t-il déclaré. Le président du CDH a souligné le risque des nouveaux variants et d’une quatrième vague de la pandémie en Belgique, et insisté sur l’intérêt du « bien commun ».

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