(Belga) La société française Carmat, fabricante du premier coeur artificiel bioprothétique, a annoncé lundi qu’une prochaine implantation de ce produit serait tentée « probablement dans quelques semaines ». Le nouvel essai dépendra de « la disponibilité d’un malade qui répond aux critères » et des analyses concernant le décès du premier bénéficiaire, a précisé le co-fondateur de Carmat Philippe Pouletty, sur Europe 1. Le premier patient à avoir bénéficié d’un coeur artificiel Carmat est décédé le 2 mars dernier.
Agé de 76 ans, il avait reçu l’organe le 18 décembre, « dans un essai où le critère de succès était 30 jours », a rappelé la société dans un communiqué. « Aujourd’hui, nous ne savons pas quelle est la cause de la mort du patient, on fait des analyses approfondies avant de passer à la prochaine implantation », a expliqué Philippe Poletty, réfutant la possibilité qu’un court circuit soit la cause de l’arrêt de la prothèse. « Le coeur s’est arrêté brusquement. Il y a eu un court-circuit. Cela a entraîné un arrêt cardiaque identique à celui que peut présenter un coeur naturel pathologique », a expliqué le Pr Alain Carpentier au Journal du Dimanche dans ce qui reste la seule explication jamais avancée. « La prothèse est un outil complexe, en relation avec le système vasculaire du patient et l’unité d’alimentation, toute simplification excessive est fausse », a balayé M. Pouletty. Au lendemain du décès du premier patient, 75 jours après l’implantation, Carmat avait annoncé maintenir son programme d’essais qui comprend quatre patients « au pronostic vital engagé à brève échéance ». Le programme d’essai « n’est pas du tout remis en cause puisque le concept général est validé », précisait alors le Pr Latrémouille qui avait pratiqué l’intervention. (Belga)