François Bellot et Denis Ducarme © BELGA/Benoît Doppagne

Une nouvelle guerre ferroviaire avec les Pays Bas? La Belgique temporise mais ne cède pas

La Belgique soutient toujours le projet de liaison des « trois pays » entre Aix-la-Chapelle et Liège via Heerlen et Maastricht, ont assuré vendredi les ministres de la Mobilité et de l’Interopérabilité du rail, François Bellot et Denis Ducarme. La Belgique n’entend toutefois pas abaisser ses exigences de sécurité des trains.

Cinq ans après la débâcle du Fyra, une nouvelle « guerre ferroviaire » pourrait éclater entre la Belgique et les Pays-Bas. La société de transport Arriva voulait mettre la liaison en service en décembre, mais la Belgique a refusé le matériel utilisé car il ne répond pas aux normes de sécurité belges, rapporte le quotidien néerlandais NRC.

Symbole de la collaboration internationale en matière de transport ferroviaire, le train avait été présenté en 2015. Arriva avait commandé des pièces spéciales, adaptées aux chemins de fer néerlandais, allemands et belges. Les Pays-Bas avaient par ailleurs investi 19 millions d’euros dans le dédoublement et l’électrification du trajet entre Heerlen et la frontière allemande.

Mais pour l’instant, le train ne peut rouler que jusqu’à Maastricht, malgré les interventions de la secrétaire d’Etat néerlandaise en charge de l’Infrastructure, Stientje van Veldhoven. Selon NRC, cette dernière ne parvient pas à faire changer d’avis son homologue belge François Bellot.

« La Belgique ne concèdera pas un millimètre » sur ce sujet, a indiqué un porte-parole du ministre belge à NRC. « Nous appliquons les normes de sécurité belges et européennes pour le trafic ferroviaire, y compris entre Liège et la frontière néerlandaise, et le matériel en cause n’y répond pas », a-t-il ajouté.

Dans l’après-midi, les ministres belges ont précisé leur position. La sécurité ferroviaire demeure leur priorité absolue. Or, le matériel prévu actuellement pour la liaison des trois pays ne satisfait pas à cette exigence car il n’est pas équipé du système de contrôle automatique des trains ETCS. Depuis la catastrophe de Buizingen -et l’adoption de recommandations par une commission parlementaire que présidait M. Bellot-, la Belgique a mis à la première place de ses préoccupations l’équipement du réseau belge de dispositifs de sécurité.

Le Service de Sécurité et d’Interopérabilité des Chemins de Fer (SSICF) a fait savoir dès 2015 à Stadler, le constructeur des trains destinés à Arriva, que ceux-ci devaient être équipés du système ETCS. Cette obligation a été rappelée dans les échanges entre le SPF Mobilité et le ministère néerlandais des Transports et au niveau ministériel, précise-t-on du côté belge.

Contenu partenaire