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Une majorité alternative approuve la résolution exprimant le soutien au Pacte migratoire, sans la N-VA

La commission des Relations extérieures a approuvé mercredi une proposition de résolution par laquelle le parlement exprime son soutien au Pacte des Nations-Unies pour une migration sûre, ordonnée et régulière. Le texte a reçu le soutien d’une majorité de rechange qui a réuni, dans la majorité, le MR, le CD&V et l’Open Vld et, dans l’opposition, le cdH, les écologistes et le sp.a. La N-VA a voté contre. Le PS s’est abstenu.

Fort de ce texte, le Premier ministre, Charles Michel, se rendra lundi à Marrakech, où a lieu la conférence internationale qui marquera l’adoption du Pacte, pour y exprimer le point de vue du parlement, c’est-à-dire le soutien de la Belgique. La N-VA est opposée au Pacte et ne fait pas partie de cette majorité de rechange. Quelle sera son attitude? « Avec la N-VA dans le gouvernement, la Belgique n’approuvera pas le Pacte, ni à Marrakech, ni à New York », a averti le chef de groupe, Peter De Roover.

Jusqu’à présent, les nationalistes n’ont pas retiré leur confiance au gouvernement Michel. Ils contestent la constitutionnalité d’une telle résolution, la conduite des relations internationales appartenant au gouvernement et non au parlement. A leurs yeux, le Premier ministre peut donc aller au Maroc porter la parole du parlement… Ils attendent toutefois que le chef du gouvernement précise qu’il n’y a pas de consensus au sein de son équipe. Le test suivant pourrait être l’étape de New York, vraisemblablement quelques jours après Marrakech, où le Pacte doit être approuvé formellement. Le gouvernement disposera-t-il d’un consensus en son sein?

En attendant, la N-VA fait la distinction entre ce qui relève du travail exécutif ou législatif, comme le travail socio-économique, où la confiance demeure, et le reste. Il y a une semaine, il avait pourtant averti qu’une majorité de rechange entraînerait une rupture de confiance au sein de la majorité. Ceux qui en prendraient la responsabilité au sein de la majorité tireraient la prise, avait-il précisé. « Nous laissons nos émotions à la maison. Oui, nous ne sommes pas d’accord, sans doute, ne partirons-nous pas en vacances ensemble. Mais nous sommes des professionnels et il y a bien d’autres choses sur lesquelles nous sommes d’accord », a expliqué en marge de la séance M. De Roover.

Les socialistes francophones n’ont pas soutenu la résolution

Pour les partis de l’opposition qui ont rallié la résolution, il était temps de mettre fin à ce feuilleton autour du Pacte onusien. « Nous avons pris nos responsabilités pour dépasser les petits jeux. A un moment donné, il faut se compter et choisir son camp, celui des démocrates, de ceux qui font bouger les lignes », a expliqué la cheffe de groupe cdH, Catherine Fonck. « J’espère que nous allons commencer à fermer une parenthèse ouverte en 2014 et retrouver un peu de dignité », a renchéri Georges Gilkinet (Ecolo).

Les centristes attendent de connaître l’attitude des nationalistes. « En ne vous démettant pas, vous vous soumettez au soutien à ce Pacte », a fait remarquer la députée. Les socialistes francophones n’ont pas soutenu la résolution. Ils voulaient une approbation sans réserve. La résolution précise que le parlement « demande la concertation avec différents Etats européens afin d’arriver à une explication de position qui explique le soutien au Pacte ». Qui sont ces Etats? demande le PS qui redoute notamment que le Danemark, et sa politique très dure en matière d’immigration, soit visé. « N’avez-vous pas l’impression de jouer un jeu de rôles destiné à sauver la cohésion du gouvernement? » a souligné le chef de groupe Ahmed Laaouej. La résolution sera discutée et votée jeudi en début de séance plénière. Les questions orales suivront. Une partie d’entre elles sera à n’en pas douter adressée au Premier ministre à propos du Pacte.

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