Une fondation pour lutter contre les populismes identitaires

Des personnalités quasi toutes belges ont présenté lundi la fondation qu’elles ont créée il y a plus d’un an afin de contrer la montée des populismes identitaires. La fondation d’utilité publique ‘Ceci n’est pas une crise’, dont le nom fait référence à un tableau de Magritte, a pour vocation d’apporter des réponses concrètes, notamment en exerçant un lobbying d’intérêt général.

La fondation a notamment pour objectif de mettre sur pied une agence de notation qui évaluera le « vivre ensemble » au sein de populations et de mener une grande enquête d’opinion auprès des Belges. Elle veut favoriser la production de documents d’analyse et organisera des conférences-débats, dont la première se tiendra le 12 mars à Liège. Elle compte enfin formuler des « propositions politico-sociétales ». « Poser le bon diagnostic est indispensable à toute guérison », a indiqué Jean-Pascal Labille, président de la fondation, ancien ministre et secrétaire général de l’Union nationale des Mutualités socialistes.

« Des propositions concrètes sont déjà élaborées dans divers champs par des prix Nobel d’économie, par des chercheurs dans de multiples disciplines mais tout se passe comme si leurs travaux étaient volontairement cantonnés dans des enceintes réservées à des initiés. Il y a moins un déficit d’idées ou d’imagination qu’un déficit de débats et donc de démocratie », a-t-il ajouté.

Parmi les autres administrateurs venant du monde politique, figurent l’ancien commissaire européen Philippe Busquin, le ministre d’Etat et député européen, Louis Michel, la coprésidente du Parti vert européen, l’Italienne Monica Frassoni, ou encore le ministre d’Etat et ancien président de la BEI Philippe Maystadt.

« Nous ne sommes pas face à une nouvelle crise mais dans un processus de transformation profonde de notre société. Nous avons besoin de comprendre que ces changements sont permanents et comparables à la transition de la société agricole à la société industrielle », a déclaré Philippe Maystadt, ancien président de la fondation.

On trouve également au sein de la fondation des personnalités issues du monde économique, culturel ou encore universitaire. « Cela commence toujours par une petite minorité qui finit par prendre le pouvoir, même dans les démocraties (…) Quand les diversités animales s’appauvrissent, les espèces disparaissent (…) », a mis en garde Eric Domb, fondateur de Pairi Daiza et administrateur de la fondation. Pour le caricaturiste Pierre Kroll, également administrateur, il convient de rester optimiste.

« On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », a-t-il dit, estimant que la société doit aller en avant. La fondation se dit indépendante vis-à-vis des partis politiques, des groupes de pression et des pouvoirs publics. Elle précise que ses administrateurs ne représentent qu’eux-mêmes et non les organisations dont ils font partie. Le curé-doyen du centre de Liège Eric De Beukelaer a ainsi précisé qu’il était honoré d’avoir été invité à devenir administrateur mais qu’il n’avait pas été choisi parce qu’il fallait un curé. Le président de la fondation Jean-Pascal Labille a ajouté que la première étape consistait à mettre la fondation sur les rails et a laissé entendre que le conseil d’administration devait s’élargir.

La fondation est actuellement financée par les Mutualités socialistes, Ethias et les assurances P&V. De nouvelles sources de financement sont examinées.

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