
Un programme 2018 chargé pour la frégate Louise-Marie pour se préparer aux opérations
Le programme de la frégate Louise-Marie pour 2018 est chargé, avec la participation à trois exercices exigeants au sein d’une force permanente de l’Otan, mais il est nécessaire pour maintenir les compétences de l’équipage dans le haut du spectre des opérations militaires, a affirmé jeudi le « patron » de la Marine, l’amiral de division Wim Robberecht, lors d’une visite à bord de ce bâtiment en mer de Norvège.
« J’ai deux priorités », a résumé cet officier: maintenir les compétences dans le « high end warfare » (le haut du spectre guerrier) pour les équipages de deux frégates et des cinq chasseurs de mines que possède la Marine et l’entraînement des autres marins quand ils ne sont pas engagés en opération ou au sein des forces permanentes de l’Alliance atlantique.
Troisième en effectifs des quatre composantes de l’armée belge – avec 1.700 personnes seulement sur un total de quelque 30.000 -, la Marine recherche un équilibre délicat pour son personnel entre le temps passé en mer et à quai. Elle n’est ainsi pas en mesure de doter tous ses bâtiments d’un équipage en permanence.
A la veille de départs massifs à la retraite de « babyboomers », elle a besoin de recruter 150 personnes par an. « En 2017, l’objectif a été atteint à 70% », a souligné l’amiral Robberecht. Les lacunes les plus importantes touchent les fonctions de sous-officiers techniciens sur un marché du travail de plus en plus tendu avec la reprise économique et la concurrence du secteur civil.
La Marine a donc entrepris de changer ses méthodes de travail – un nouveau concept plus souple, avec un équipage plus réduit est en cours de test à bord des chasseurs de mines. Et les futurs frégates et navires de lutte contre les mines, à acquérir lors de la prochaine décennie en coopération avec les Pays-Bas nécessiteront un équipage de base moindre, mais avec la possibilité d’y installer des modules spécifiques en fonction des missions.
Entre-temps, l’objectif de l’amiral Robberecht est de fournir plusieurs fois par an une frégate et un chasseur de mines avec un équipage pleinement opérationnel aux forces permanentes de l’Otan (en jargon les « Standing Naval Forces »), disponibles à bref délai en cas de crise.
Le Louise-Marie participera ainsi cette année à trois reprises à des exercices importants: « Dynamic Manta », en avril dédié à la lutte anti-sous-marine près de la Sicile, suivi de « Joint Warrior », au large de l’Ecosse, avant « Trident Juncture » à l’automne en mer de Norvège. Elle a aussi profité de sa présence en Méditerranée pour se joindre en février à l’opération Sea Guardian de l’Otan en Méditerranée.
En mer de Norvège, elle participe enfin à l’exercice « Mjoelner » qui rassemble un « task group » d’une demi-douzaine de navires des pays alliés (Belgique, Danemark, Pays-Bas et Norvège) en mer de Norvège. Avec comme cerise sur le gâteau, le tir de deux missiles, dont pour la première fois un Harpoon mer-mer. Ce qui exige que l’équipage soit au plus haut niveau, selon le patron de la Marine.
Les déploiements opérationnels, comme la lutte contre la piraterie, ne doivent toutefois pas durer trop longtemps car ils risquent de se faire au détriment de l’entraînement au métier principal, le « high end warfare », a-t-il encore souligné.